Portée par la militante du PCRN et Porte-parole de Cabral Libii Anne Feconde Noah, une campagne de revendication des Cartes nationales d’identité qui rencontre de plus en plus d’adhérents, a pris depuis quelques jours, une ampleur colossale sur les réseaux sociaux au Cameroun.
Obtenir une pièce d’identification (CNI) est devenu ce qu’il y a de plus difficile au Cameroun. Outre le parcours du combattant qu’il faut relever pour constituer le dossier d’obtention de ce document et le déposer auprès des services compétents, c’est à regret que les Camerounais ont constaté qu’ils ne peuvent plus renter en possession de celui-ci au bout d’une, de deux voire de trois années d’attente. Ils sont obligés de traîner par devers eux, des vieux récépissés qu’un officier de police a pris le soin de proroger un nombre incalculable de fois.
Le politique prend le problème à bras le corps
Fort de ce constat, Anne Feconde Noah s’est faite le porte-voix de tous les citoyens camerounais qui ont patienté depuis trop longtemps. Sur les réseaux sociaux et notamment, Twitter et Facebook, la militante du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) a initié le #jeveuxmaCNI histoire de marteler aux dirigeants, la nécessité de trouver une solution impérative à cette rupture de la production de pièces d’identité au Cameroun.
Le mouvement compte d’ores et déjà de nombreux adhérents parmi lesquelles, des personnalités comme Cabral Libii. Au sein de l’opinion publique, nombreux sont ceux qui racontent leur calvaire, dénonce l’impasse non sans reprendre en boucle le #jeveuxmaCNI. « Dans mon pays je suis sans papier. Voilà 6 mois que ça dure. Nous ne voulons plus le boulot, mais nos papiers », confie Gaël, un internaute exaspéré. Son cas paraît négligeable à côté de celui de Thomas, un autre internaute qui affirme posséder un récépissé depuis 3 ans. « Au commissariat, on a dû coller un papier blanc à l’arrière pour pouvoir proroger mon récépissé une énième fois. On m’a même conseillé de simplement engager une nouvelle procédure. »
« Il faut résilier le contrat avec Gemalto »
Dans le vent de l’indignation, il y en a qui garde de la lucidité pour faire des propositions, c’est le cas de Denis Emilien Atangana. Selon lui, il faut rompre le contrat signé avec la firme Gemalto pour résorber le problème de production de CNI au Cameroun.
« Au-delà de revendiquer la délivrance de la Carte nationale d’identité (CNI) dans les meilleurs délais, nous devons ensemble plaider pour que ce soit une entreprise nationale qui gère ce domaine de souveraineté », écrit l’universitaire sur Facebook. «Soyons sérieux Gemalto n’est pas une entreprise camerounaise. Il serait judicieux que le gouvernement comprenne une fois pour toute qu’il y a des domaines dans un pays qu’on ne saurait confier à une entreprise étrangère au détriment de l’expertise nationale. Il faut résilier le contrat de production de la CNI avec Gemalto. C’est maintenant ou jamais ! ».
A côté de l’option envisagée par M. Atangana, d’autres solutions comme celle de Claude Wilfried Ekanga se sont avérées plus osées. D’après le militant du MRC, les mécontents devraient prendre d’assaut le bureau du DGSN Martin Mbarga Nguélé et y manifester.