Dans un communiqué publié dans les réseaux sociaux daté du 13 janvier 2021, le président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun condamne les récents attaques enregistrés dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, et appelle les pouvoirs publics à trouver une solution politique à cette crise.
« Je lance un appel à ceux qui gouvernent le Cameroun aujourd’hui, s’il leur reste encore un peu d’humanité, pour qu’ils mettent un terme à cette guerre honteuse et ruineuse à travers une solution politique qui est l’unique voie pour la résolution de cette crise ouverte », peut-on lire dans ce communiqué de Maurice Kamto dont nous vous propose l’intégralité ci-dessous.
COMMUNIQUE SUR LA TRAGÉDIE SÉCURITAIRE INTERMINABLE DU CAMEROUN
Mercredi, 6 janvier 2021, le convoi du Préfet du Département de la Momo, de retour de l’installation du Sous-préfet d’Andek, est attaqué. Bilan officiel : 4 éléments des forces de défense et de sécurité sont tués ainsi que la Déléguée départementale de la Communication du même Département.
Vendredi, 8 janvier 2021, une attaque de Boko Haram au village de Mozogo dans la Région de l’Extrême-Nord, fait 14 morts.
Samedi, 9 janvier 2021, une attaque à Matazem, dans la Région du Nord-Ouest fait 5 morts, dont: 2 gendarmes, 1 policier et 2 civils.
Dimanche, 10 janvier 2021, massacre à Mautu près de Muyuka, dans la Région du Sud-Ouest. Pour ce dernier cas, des sources concordantes font état de 10 morts, dont des femmes et des enfants.
À toutes les familles meurtries par ces différents massacres, j’adresse mes condoléances sincères et profondément attristées.
Notre pays, le Cameroun, vit une de ces périodes parmi les plus sombres de son histoire. Si les massacres perpétrés dans la Région de l’Extrême-Nord du pays sont le fait de barbares illuminés, aveuglés par des croyances obscurantistes qui exploitent et manipulent la détresse des populations tenaillées par la misère, la poursuite des tueries dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont le résultat de notre indifférence et de notre incapacité à l’indignation collective, de l’arrogance et du mépris du pouvoir en place, du désespoir et des dérives meurtrières des groupes armés de tous acabits.
Combien de morts faut-il de plus pour que nous prenions conscience de l’ampleur du désastre dans lequel nous laissons sombrer ce pays qui nous est cher ? Quel peut bien être le gain de tous ces sacrifices humains ?
Pensons-nous un instant ce qu’endurent nos compatriotes qui vivent comme des réfugiés dans leur propre pays après avoir tout perdu ? Avons-nous besoin de sacrifier nos soldats qui, au lieu de défendre la patrie contre des périls extérieurs, en sont réduits à se battre contre leurs propres concitoyens, frères et sœurs d’une même mère patrie ?
Comment allons-nous panser ces plaies que nous ne cessons d’ouvrir ?
Je lance un appel à ceux qui gouvernent le Cameroun aujourd’hui, s’il leur reste encore un peu d’humanité, pour qu’ils mettent un terme à cette guerre honteuse et ruineuse à travers une solution politique qui est l’unique voie pour la résolution de cette crise ouverte.
Le MRC exige que des enquêtes libres et indépendantes soient menées afin d’établir les responsabilités pour tous ces crimes et que les responsables soient punis selon la loi. Que le peuple camerounais cesse d’être spectateur de son propre destin. Nul ne peut aimer le Cameroun plus que nous-mêmes, Camerounaises et Camerounais, et personne ne viendra sauver le Cameroun à notre place.