Le journaliste en service à la station régionale de Crtv Nord a pris la défense de Muriel Blanche à la suite de l’article du tabloïd satirique Le Popoli, suspectant cette dernière d’avoir pris des chemins louches pour se retrouver aux côtés de Samuel Eto’o et de Samuel Dieudonné Ivaha Diboua à Japoma. Lebledparle.com vous propose ci-dessous, l’intégralité de la sortie épistolaire dans laquelle il recadre ses confrères.
Évidemment, on ne saurait rire de tout. Et on ne rit pas de tout n’importe comment…
Faire de la satire ne signifie pas avoir un passe-droit pour débiter toutes les bêtises qui nous passent par la tête. Soyons raisonnables, bon Dieu !
La satire qui ne sait pas s’enrober de finesse, c’est de la pourriture.
Un journal satirique sérieux et responsable ne déclare pas si publiquement, si abruptement, et sans aucun début de preuve, qu’une femme fait la pute. C’est honteux et un peu grossier, sur la forme.
À contrario, je pense que Le Popopli est tout à fait fondé de flairer, de s’interroger pour éveiller le questionnement, de suggérer des pistes sans inférer de manière péremptoire.
Le métier de journaliste ne s’accommode pas de la sauvagerie qui consiste à dire les choses sensibles sans y ajouter le soin de la finesse. Même pas au nom de ce que l’on appelle si galvaudement « humour noir ». L’humour, le vrai, doit être fin. Il doit pouvoir « rendre plus intelligent » disait Alain Finkielkraut.
Toutefois. Toutefois, le tir groupé contre Le Popoli auquel je m’associe tout naturellement, parce qu’il condamne et lynche sans procès, ne doit pas faire oublier et éluder l’autre question de fond de cette affaire, sur les vraies raisons de la présence de cette jeune comédienne, au milieu de ces personnalités, directement concernées ou impliquées dans l’organisation du CHAN.
Il ne faut pas que par la médiation de notre sensibilité qui peut subrepticement virer à la sensiblerie, une victime soit érigée en héroïne. L’un n’appelle pas nécessairement l’autre.
Si la sortie de ce journal satirique mérite d’être critiquée, condamnée, la présence intrigante de cette jeune dame au devant de la scène, à cette occasion-là, mérite d’être questionnée, eu égard au contexte qui est le nôtre; et qui prête bien le flanc aux légitimes soupçons de petites combines entre copains…
C’est à ces soupçons [aussi] qu’il convient de répondre, pour définitivement tirer au clair cette affaire.
Pour ainsi dire, le Popoli a fait preuve de maladresse sur la forme, mais a totalement raison de poser le problème de fond.
Qu’est-ce qui légitimait la présence de Mademoiselle Blanche à cet endroit, autour de ces personnalités ?
La réponse à cette question peut avoir la vertu de chlore ce débat qui vient d’investir l’espace public par les soins du journal Le Popoli.