Depuis le 22 janvier 2021, les conseillers régionaux sont entrés en fonction dans toutes les régions du Cameroun. Le fait curieux de cet évènement est l’installation des exécutifs régionaux par les gouverneurs, qui a créé la polémique au sein de l’opinion nationale. Dans le contexte de cette polémique qui enfle sur la toile, Joel Abdon Miyebele Atangana, Journaliste reporter d’images (JRI), rédacteur en chef de Nb1 radio (93.8 fm) a publié une tribune le samedi 23 janvier 2021, dans laquelle il cherche à comprendre si la décentralisation est parachevée au Cameroun.
Devrions-nous véritablement parler du parachèvement de la décentralisation au Cameroun ?? Et bien la question mérite son pesant d’or. Fondant notre analyse sur le fond et la forme, il y a lieu de s’interroger. Depuis le 18 janvier 1996, les camerounais dans leur immense majorité ont attendu avec impatience ces moments forts de notre démocratie. Une constitution qui tire ses origines d’une période qualifiée de très difficile pour notre pays. Les villes mortes ayant paralysé le triangle national suite aux revendications populaires nées de l’hyper centralisation du pouvoir du régime de Yaoundé. Une tripartite fût ainsi organisée pour une décrispation socio politique. Nombreux sont des acteurs qui y ont participé. Ces camerounais ayant rêvé d’un Cameroun décentralisé. Une volonté manifeste d’autonomisation locale des populations, pour une véritable prise en charge pour le développement rapide de nos régions.
Certains y ont cru au prix de leur vie malheureusement sont passés de vie à trépas. Une pensée à leur endroit, ces figures de notre histoire politique dont les mémoires sont oubliettes de la mémoire collective…
25ans après nous y sommes. Des législatives aux sénatoriales, en passant par les régionales, le processus démocratique est achevé. Ceci suites aux revendications dont le grand dialogue national a porté d’une manière ou d’une autre les résolutions. Un apaisement et des lueurs d’espoir pour la redistribution des cartes dans le partage du pouvoir tant voulu par les populations locales. Notamment avec un statut spécial attribué au NOSO accompagné du transfert de compétences administratives et financières.
Entre grincements de dents et illusions, sommes-nous véritablement sorti de l’auberge ?. Si les 15% du budget alloués aux collectivités territoriales décentralisées sont encore utopiques aujourd’hui aux yeux du renouveau, les présidents de région se font installés par les gouverneurs. Quelle image !!! « A-t-on vendu la chèvre et retenir la corde ??? »