Il se révèle que la lettre d’accord à l’ambassadeur du Brésil au Cameroun du ministre en charge de l’élevage, des pêches et des industries animales (Minepia) en date du 22 mars 2021 a subi une interprétation erronée au sein de l’opinion.
Le Dr Taïga n’a pas autorisé une importation « de produits aviaires » si l’on s’en tient à sa sortie du 22 mars 2021 : « Dans le cadre du développement de la filière avicole camerounaise et de la diversification des fournisseurs d’intrants, j’ai l’honneur d’accepter l’importation de produits et sous-produits aviaires du Brésil, dans le respect des exigences sanitaires et zoosanitaires du Cameroun et du Brésil, selon les normes de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) », écrivait le patron du département ministériel.
Cette lettre apparue dans les réseaux quelques temps après le décès de Bernard Njonga, sonnait, selon les interprétations diverses, comme un quitus du membre du gouvernement aux éleveurs d’importer massivement du poulet congelé suspendu au Cameroun en 2006.
Pourtant, confiée à Investir au Cameroun, une source du ministère en question affirme qu’il n’en est rien : « Le Cameroun importe les intrants pour développer son élevage. La lettre du ministre marque l’accord du gouvernement pour importer par exemple des œufs à couver, des poussins d’un jour et des aliments pour la filière avicole », rapporte notre confrère.
Une position qui est renchérie par François Djonou, le président de l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic) pour qui : « Les termes produits aviaires ou “avian products” ne signifient pas que les poulets seront importés. Et puis, si vous regardez très bien cette lettre, vous verrez qu’on a même parlé de “by-products” ou sous-produits aviaires. Parlant des sous-produits aviaires, on peut importer par exemple de la farine de viande de poulet, qui est une bonne source de protéine pour les poulets. Tout comme on peut importer la farine de plume ou la farine de sang. Cette lettre nous autorise à nous approvisionner en plusieurs types de produits depuis le Brésil. Je ne sais pas pourquoi certains pensent que cette lettre autorise le retour des poulets congelés », apprend-t-on.