Journaliste à Vision4, Ernest Obama enfile qui efile la casquette de Directeur de la chaîne est désormais un écrivain. Il y a quelques jours, paraissait son ouvrage « Tout est pardonné, révélations sur la cabale contre Samuel Eto’o », publié aux éditions Transformance.
Ce livre de 144 pages fait alors couler beaucoup d’encre et de salive, du fait de son contenu. Etant donné la nature éventuelle des propos laudateurs à l’endroit de l’international Samuel Eto’o Fils, d’aucuns y décèlent quelques intentions de son auteur qui davantage s’évertuerait à démontrer que le footballeur ait été conspué, méprisé et diabolisé. Mais Ernest Obama maintient sa position : « Il est question dans le livre de Rétablir la Vérité ». Entre cabale contre Eto’o, et les réelles situations qui prévalaient dans la tanière des Lions entre 2010 et 2014 en passant par l’histoire Eto’o – Nathalie, l’auteur précise avoir eu recours aux sources digne de foi et aux preuves accablantes. Il va d’ailleurs sommer le journaliste Jean Bruno Tagne de démissionner du Conseil National de la Communication, et exigera au journal Le Jour de présenter ses excuses au footballeur, évoquant alors le droit de rectification. Ernest Obama nous en dit plus…
Obama Ernest bonsoir.
Bonsoir cher confrère et aux fidèles lecteurs de culturebene.
Vous êtes journaliste, et depuis peu Directeur de la chaine Vision4, et désormais écrivain, vu que vient de paraitre votre tout premier ouvrage « Tout est pardonné » qui d’ailleurs fait l’objet de cet entretien.
C’est bien ça ; j’espère vous satisfaire du mieux que je pourrai en répondant clairement à vos questions.
Revenons déjà sur le prétexte, vos motivations relatives à l’écriture de cette œuvre ; d’où part l’idée de ce livre, Ernest Obama ?
L’idée part du fait d’un constat ; oui, à un moment donné je me suis rendu compte des contre-vérités qui circulaient sur la personne de Samuel Eto’o et sur plusieurs affaires en rapport avec l’antre de l’équipe nationale du Cameroun de 2010 à 2014. Ces contre-vérités étaient tellement répandues qu’elles ont fini par prendre une certaine ampleur dans l’opinion publique. Alors il était tant de rétablir la vérité et dire aux camerounais ce qui s’est réellement passé. L’opinion a été manipulée par une certaine presse et il fallait bien lui présenter la véracité de certains faits…
Permettez-nous cette virgule… Est-ce « votre » vérité ou « la » vérité ?
C’est LA vérité ; parce que le livre présente véritablement les clichés dans la tanière des Lions Indomptables de 2010 à 2014 notamment l’affaire du capitanat sur laquelle chacun se laissait entrainer dans des discours farfelus. Ici on retrace et de manière chronologique les faits ; on dit clairement comment Samuel Eto’o devient capitaine des Lions sous Paul Le Guen. Beaucoup ignorent d’ailleurs que Samuel Eto’o n’était pas pour ce choix porté sur sa personne… Vous saurez tout en lisant le livre, et également la participation de Rigobert Song et de Geremi Njitap à la Coupe du monde 2010, du moins comment est-ce qu’ils ont été retenus, avec toutes les tractations qu’il y a eu autour. On parle aussi du Marrakechgate, du match Cameroun – Moldavie qui a engendré ce qu’on a appelé « l’affaire du drapeau » où certains ont estimé que l’équipe du Cameroun a refusé de prendre le drapeau alors, une fois de plus le nom d’Eto’o a été trainé dans la gadoue.
Revenons aux contre-vérités ; quelles ont été vos sources ?
Celui qui lit ce livre remarquera qu’à chaque fois je prends le soin de citer la source ; j’ai travaillé comme un journaliste, c’est-à-dire que ce qui est écrit dans le livre n’est nullement une fiction ni une romance. Ce sont des faits tels que vécus par les principaux acteurs et sur la base de témoignages avérés.
Puisque vous insistez sur votre casquette de journaliste dans l’écriture de cet ouvrage, on est tenté de se poser quelques questions ; aviez-vous également recours aux éléments qui justifieraient aussi les tares d’Eto’o Fils Samuel au sein des Lions ? Parce que d’aucuns estiment, que le discours prôné dans le livre vise plus à blanchir sa personne…
Non, et non ; il est nullement question de blanchir qui que ce soit dans ce livre. Le livre ne défend pas Samuel Eto’o, le livre « rétablit la vérité ». Je l’arrime à l’image d’une montre qui pointe 11h alors qu’il est déjà 12h. Alors je ne fais que mettre cette montre à l’heure, c’est tout. Rétablir la vérité n’est pas défendre un homme.
Vous parlez du rôle trouble d’une certaine presse…
Justement j’y arrivais ; le livre parle du rôle d’une certaine presse dans la cabale médiatique qui a secoué l’opinion, notamment celui du quotidien Le Jour avec son journaliste Jean Bruno Tagne particulièrement. Et quand j’évoque ces confrères, je démontre comment la vérité a été manipulée par ces derniers, preuves à l’appui. Je permets juste à travers cet ouvrage aux camerounais d’avoir accès à la stricte vérité. Voilà pourquoi je l’ai appelé « le livre de la vérité ».
Vous rétablissez la vérité et vous le martelez, ça on l’a compris ; mais pourquoi cette fixation sur Samuel Eto’o Fils ? Vous reconnaissez tout de même qu’il est très présent dans le livre…
Pourquoi Samuel ? Je vous poserais la question autrement : A-t-on jamais eu pareil joueur ces cinquante dernières années au Cameroun ? Excusez-moi, mais je ne pense pas. Samuel Eto’o est aujourd’hui le camerounais qui a 4 ballons d’or africains, Samuel Eto’o est le seul camerounais à avoir remporté des ligues de champions sur l’aire de jeu, Njitap les a eu sur le banc de touche. Samuel Eto’o est le meilleur buteur de toute l’histoire du Cameroun, etc. Pourquoi Samuel Eto’o ? Et bien tout simplement parce qu’il le mérite largement ; malheureusement à la place, on a préféré le calomnier, le détruire, le mépriser. Alors il était grand temps que nous rétablissions la « vérité ». Il est le plus cité dans le livre, c’est un choix que nous assumons ; il est le meilleur ambassadeur du Cameroun à l’étranger, et on ne se doit pas de ternir son image, mieux, on a pour devoir de la rehausser.
Très honnêtement, quelle a été l’implication de Samuel Eto’o dans ce projet littéraire, M. Obama ?
Aucune ! Lorsque l’idée d’écrire ce livre m’est venue, je l’ai appelé afin qu’il sache que j’écris sur l’équipe nationale et qu’il y sera cité…
Et qu’avait-il dit à ce moment ?
Il m’a dit : « Tu sais, j’ai été calomnié, hué, conspué, mais j’ai laissé tout ça derrière, ça appartient désormais au passé ; pour moi, tout est pardonné ». C’est d’ailleurs d’où je tiens le titre de l’œuvre. Beaucoup ont tôt fait de dire que le titre venait de Charly Hebdo, or il n’en est rien. Il m’a donné son OK juste, mais il y a des clichés dans cette œuvre qu’il ignorait, notamment certaines conversations entre lui et moi, que j’ai décidé d’y porter sans son accord.
Donc il n’a pas financé le projet ?
Non monsieur. Les recettes du livre m’appartiennent, et je suis pratiquement à 350 exemplaires écoulés. J’ai tout payé à l’imprimerie et j’ai dû m’endetter. Tout le monde pourra en témoigner.
Combien de temps a pris ce livre pour sa rédaction intégrale ?
Je dirais pratiquement un an, ça remonte à Juillet 2014, au moment où il y a eu une fréquence de parutions du quotidien Le Jour qui diabolisaient le capitaine des Lions. Ces confrères ont mis une telle énergie dans leur cabale que l’opinion n’y a vu que du feu, et les conséquences ont suivi direct : Samuel est parti de l’équipe nationale, Volker Finke malgré que beaucoup aient pu percevoir son incompétence a quant à lui été maintenu comme coach, l’amateurisme décrié par Samuel Eto’o est resté en place à la Fécafoot, etc. Mais comme le véritable tribunal c’est le temps, il a fini par donner raison à nos plaintes : 1. Volker Finke a été viré, 2. Owona n’est plus là –c’était d’ailleurs lui l’un des grands acteurs de la cabale contre Eto’o-, 3. Tombi A Roko mal élu a vu son l’élection annulée… Vous constatez que le tribunal de l’histoire est en train de s’abattre sur tous ceux qui ont trompé le peuple trop longtemps. Mais la dernière personne qui n’a encore été inquiétée c’est Jean Bruno Tagne ; j’attends que ce monsieur démissionne de lui-même du Conseil National de la Communication (CNC).
Et pourquoi le ferait-il ?
Parce que le CNC est la structure en charge de la régulation de la presse –dans le sens global- au Cameroun ; alors quand on y est membre, on devrait jouir d’une certaine intégrité morale, faire preuve d’exemplarité en matière d’éthique et de déontologie, or dans Tout est pardonné on constate que Jean Bruno Tagne d’une imposture déconcertante. Ce dernier, après avoir calomnié et diffamé Eto’o, il vient à travers une lettre d’excuse avouer ses manquements. Il reconnait avoir été corrompu, et avoir diffamé un ambassadeur du pays du point de vue sportif et footballistique en particulier. C’est de l’ignominie ! Qu’est-ce qu’il fait encore au CNC ? Il terni- l’image et l’intégrité du CNC. Pour le peu d’honneur qui lui reste, vraiment qu’il démissionne.
Le livre ouvre également le débat sur le probable retour d’Eto’o Fils chez les Lions…
Bien évidemment, à la fin de l’œuvre je parle de l’appel du peuple, parce qu’on se rend bien compte à travers les réseaux sociaux que nombreux sont ceux qui estiment que Samuel a toujours sa place à l’équipe nationale, d’ailleurs ses statistiques le prouvent : à une dizaine de matches il a inscrit 9 buts pour quelqu’un qui a 34 ans et qu’on disait être au crépuscule de sa carrière. Mais celui qui puisse vraiment rendre effectif ce retour c’est le Président de la République, c’est la raison pour laquelle j’achève le livre sur cette note : Seul celui que Samuel appelle affectueusement Son Père, qui n’est autre que le Président de la République, est capable de le faire revenir ».
Votre mot de fin …
Mon mot de fin ? Et bien je suis dans l’attente, l’attente de la réaction du quotidien Le Jour relative à cet ouvrage ; Pourquoi ne réagissent-ils pas ? Je leur ai consacré tout un chapitre, alors j’attends leur réaction. Le Jour doit demander pardon à Samuel Eto’o comme l’a fait Jean Bruno Tagne, et Jean Bruno Tagne doit faire paraitre sa lettre d’excuse à Samuel Eto’o au journal Le Jour –quand on fait journalisme ça s’appelle le Droit de rectification- selon le code de déontologie et d’étique de ce métier. Quand on se trompe, on a le devoir de rectifier.
© Entretien avec Dariche Nehdi, Culturebene.com