Le nom du patron d’Afriland First Bank est cité dans des documents sonores qui circulent depuis quelques jours. Des enregistrements attribués à Guillaume Soro et Djibril Bassolé qui auraient projeté de déstabiliser le Burkina Faso avec la complicité du Camerounais.
La Nouvelle Expression (Lne) qui traite du sujet le 20 novembre 2015, parle de cabale. Un complot ourdi contre l’une des plus grosses fortunes d’Afrique subsaharienne francophone, selon le dernier classement du magazine Forbes. Une conspiration, qui de l’avis du journal, viendrait «des réseaux mafieux».
En effet, écrit Lne, «un document sonore de 16 minutes est en circulation sur Internet depuis le 12 novembre 2015. Il donne à écouter deux voix présumées être celles de Guillaume Soro (président de l’Assemblée Nationale de Côte d’ivoire Ndlr) et de Djibril Bassolé (ancien ministre burkinabè des Affaires étrangères sous Blaise Compaoré Ndlr). Les deux voix planifient la déstabilisation du pouvoir de transition au Burkina Faso».
Dans ces présumés enregistrements, la voix attribuée à Soro propose une aide financière à Bassolé pour mobiliser des rebelles, déstabiliser l’armée et assurer la victoire des insurgés et ce avec le concours de Paul Fokam Kammogne.
Dans la conversation, la voix attribuée à Guillaume Soro dit: «Je peux même t’envoyer des mails où il (Hamed Bakayoko ministre de l’Intérieur et de la sécurité de Côte d’ivoire Ndlr) est allé chercher Dr Fokam du Cameroun-là qui doit financer l’argent de Roch. Il [Bakayoko,] a connu Roch avec Pierre Fakhouri, ils ont déjà monté des dossiers financiers pour financer la campagne de Roch. Et tout ça là c’est dans le dos d’Alassane parce que Alassane ne sait pas. C’est moi qui sais. Moi je n’ai pas dit à Alassane parce qu’il va dire que je m’acharne […]», publie Lne.
Le journal tient à rappeler que le président de l’Assemblée Nationale a d’ores et déjà démenti ces enregistrements. Son interlocuteur, Djibril Bassolé, lui est enfermé depuis le 29 septembre au lendemain de la tentative échouée du putsch à Ouagadougou. Pour Lne, il s’agit d’un pur montage.
A l’analyse, dit notre confrère, «on ne sait pas si Bakayoko a contacté Dr Fokam pour lui demander de participer au financement de la campagne électorale de Roch, au cas où l’authenticité de ce document était établie. Ce qui n’a jamais été fait. Il convient de préciser ici que Roch, que ce supposé document présente comme une des relations de Dr Paul Fokam, n’a jamais appartenu à la rébellion qui a tenté de prendre le pouvoir au Burkina. Il a été plutôt l’un des farouches opposants au Régiment de la sécurité présidentielle (Rsp) qui avait tenté le coup de force à Ouaga», martèle Lne qui conseille de «faire attention à l’amalgame et à la campagne de manipulation qui se profilent à l’horizon».