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Jean de Dieu Momo s’interroge : « A qui profite mon retrait des réseaux sociaux ? »

Jean de Dieu Momo Atlernance

Le ministre Délégué auprès du ministre de la Justice, après avoir pris du recul avec les réseaux sociaux suite à la polémique relative à un scandale de sextape dont il s’est mêlé plus d’une fois, se rangeant même dans un camp différent de celui du gouvernement, a fait son come back le 8 juillet sur la toile. Jean de Dieu Momo questionne l’intérêt qu’on certaines personnes à chercher à l’écarter de cet environnement et rappelle à toutes fins utiles qu’un ministre est par étymologie quelqu’un qui est proche du peuple.

Jean de Dieu Momo Atlernance
Jean de Dieu Momo (c) Droits réservés

De nombreux internautes ont critiqué ma présence sur les réseaux sociaux estimant que cet espace réservé au public serait exclu à des personnes exerçant des fonctions publiques. Beaucoup de mes amis m’ont fait également la même remarque, me recommandant de m’élever au-dessus de la masse pour me loger à l’olympe.

Ces critiques ne sont pas dénuées de pertinence si j’en crois les commentaires disant que j’avais rabaissé l’éclat de la fonction en me mélangeant au peuple. Cependant les avis étant partagés, j’apporte quelques éclaircissements pour éviter que mes followers soient induits en erreur par la ruse de ceux qui veulent les éloigner des savoirs politiques.

Je rappelle d’abord qu’étymologiquement Ministre c’est serviteur du peuple comme les ministres du culte, c’est celui qui est chargé d’administrer les affaires de L’Etat. Et comment peut-on servir ce peuple si on ne s’abaisse pas pour laver ses pieds ou pour vider ses poubelles comme le font nos Maires ? Mais je crois que pour mieux servir le peuple il faut être à son écoute pour partager avec lui ses peines et ses frustrations en même temps qu’il faut l’instruire lorsque certains tentent de l’induite en erreur pour le pousser à la faute.

Et c’est là où je découvre les plaies purulentes du pouvoir sur les hommes de pouvoir qui exercent un sacerdoce sacrificiel sous les injures et toute sorte de violence au service du peuple comme vient précisément de le démontrer l’assassinat du président Haïtien Jovenel Moise, ou encore récemment la gifle administrée au président français Emmanuel Macron!

C’est pourquoi j’en viens à suggérer qu’il faut former de toute urgence la conscience citoyenne du peuple pour lui permettre de faire des choix éclairés et de ne pas aller à des débordements contraires aux lois voire à la simple courtoisie dans les débats.

En effet, être un véritable citoyen, agir comme tel, participer à la vie publique, discuter puis choisir de façon avisée et constructive n’est pas une disposition innée ; cela doit s’apprendre. Il y a un apprentissage à faire pour atteindre une bonne compétence civique, c’est-à-dire une compréhension adéquate des rouages institutionnels de la vie politique, une connaissance suffisante des grands problèmes auxquels l’humanité fait face et une habileté à saisir la complexité du réel avec toutes ses liaisons et ses interactions, ses phénomènes multidimensionnels et ses implications. La compétence civique, c’est l’oxygène de la démocratie. On ne peut nier l’importance, dans n’importe quel contexte organisationnel et décisionnel, d’un haut niveau de conscience fondé sur une connaissance profonde et vaste de la réalité.

Dans une perspective d’élargissement de la participation citoyenne dans nos sociétés hypercomplexes où les experts et les spécialistes dominent, cette dimension est encore plus fondamentale. C’est d’ailleurs sur elle que repose l’exercice éclairé de la souveraineté populaire. « Être informé, c’est être libre », disait à ce propos René Lévesque. Le droit de s’exprimer, de participer puis de décider ne suffit pas. Il doit être soutenu par une bonne éducation politique, une maîtrise adéquate du savoir et une capacité d’organiser l’information(je reviendrais sur les dérives de l’information sur une autre publication).

Faut-il rappeler qu’une décision prise démocratiquement, donc issue d’une majorité de citoyens ou même d’une majorité parlementaire, n’est pas nécessairement une bonne décision, notamment quand elle est prise dans la précipitation et l’ignorance générale, sous l’influence néfaste de coups d’État émotionnels ou de partisannerie aveugle ?

Il faut savoir une chose d’entrée de jeu : c’est qu’il y a deux camps qui s’affrontent sur le plan politique au Cameroun, et ce depuis l’accession de notre pays à la souveraineté internationale. Exactement comme deux équipes de football qui jouent sur le même terrain. Chaque équipe essaie de séduire les acteurs-spectateurs dans le jeu ou hors du jeu. Les réseaux sociaux sont donc le nouveau terrain, virtuel, des mobilisations politiques. C’est sur le terrain des réseaux sociaux que chaque équipe veut démontrer qu’elle est la meilleure. Et pour se faire, certains choisissent la multiplication de faux comptes, la calomnie, la médisance, les fake news bref tout ce qui peut concourir à salir l’adversaire.

Le défi de contrer l’ignorance politique et le désengagement citoyen est immense et interpelle non seulement les dirigeants et les élus mais tous les acteurs de la vie collective, à commencer par les parents et les éducateurs, qui sont les premiers responsables du développement d’une autre composante essentielle de la compétence civique, l’intelligence émotionnelle, celle qui implique l’empathie, l’ouverture d’esprit, la tolérance et l’habileté à communiquer de façon authentique dans le respect des autres, donc de débattre et de participer collégialement au progrès de la société. C’est dans ce chantier titanesque que nous nous sommes engagés, bénéficiant de l’expertise acquise durant nos années dans l’opposition et nanti de l’expérience acquise dans le combat politique pour nous hisser au niveau actuel.

Examinons un peu le comportement de ceux qui sont habités par la colère et dont le cœur a été empoisonné par la haine. Ils se recrutent généralement parmi ceux qui ont n’ont pas atteints certains objectifs dans leur vie, ceux qui ont été induits en erreur à l’insu de leur intime conviction, ou ceux qui ont carrément raté leur vie alors qu’ils avaient tout pour réussir. Par exemple, Ils sont nombreux qui faisaient le boucan en classe et qui lançaient des Hawaks (avion en papier) à l’Amphi. Ils sont de la race de ceux qui ricanaient quand leurs camarades donnaient une réponse fausse alors qu’ils n’essayaient même pas de répondre eux-mêmes. Ils appartiennent aussi de la race à laquelle l’opposition a été inoculée dans leur sang par l’environnement dans les regroupements identitaires où l’on répète à satiété que tout va mal et qui ont fini par l’intégrer. C’est à cette dernière race que j’appartenais moi même avant d’être visité par le génie qui m’a ouvert les yeux sur la réalité palpable afin que j’aide aussi les autres à connaître la vérité sur leur pays.

Aujourd’hui, laissés sur le trottoir du bonheur, ceux qui n’ont pas eu la chance comme moi de s’éveiller à la réalité et qui continuent dans un somnambulisme destructeur, sont devenus aigris, haineux, colériques et tout le temps au bord de l’apoplexie. Leur registre de prédilection c’est la calomnie, la médisance, le fake news, la multiplication des faux comptes pour tenir l’image de marque de leur pays dont ils rendent les dirigeants responsables de leur échec. Ils refusent d’admettre qu’ils avaient la même chance au départ que les autres et qu’ils ont laissé passer toutes les opportunités qui s’offraient à eux. Cet esprit d’autodestruction est contagieux et je suis très bien placé pour conseiller d’éviter toutes ces personnes dont la spécialité est d’accuser les autres de leur propre déconfiture.

Quand on scrute la scène politique nationale on se rend compte que l’opposition recrute le plus souvent parmi ces personnes qui sont en colère, qui ont la rage et dont les yeux injectés de sang crachent les feux de la haine. À la manière des églises réveillées qui recrutent majoritairement parmi les pauvres auxquels les gourous vendent l’espoir d’une vie meilleure au paradis, de la même façon l’opposition vend le vent et les chimères aux personnes qui ont été laissées sur le trottoir du progrès ou qui se sont égarées sur la route du développement personnel et de la quête des sommets.

Et c’est ici que les réseaux sociaux sont devenus le terrain de chasse d’une opposition en perte de positionnement dans l’échiquier politique. Les réseaux sociaux constituent de nos jours le principal terrain des mobilisations politiques où les entrepreneurs politiques investissent pour séduire et capturer les militants. C’est ici dans le virtuel que se préparent désormais les meetings politiques en présentiel. Deux camps donc s’opposent ici. Celui des gens du pouvoir auxquels on demande de se taire car la bouche qui mange ne parle pas, et le camp de l’opposition qui tente de prendre en otage les réseaux sociaux pour renverser le pouvoir. Pour convaincre le maximum d’adeptes que ceux d’en face ont échoué et qu’il faut les voter, eux, pour les remplacer car ils feront mieux que les corrompus, les dictateurs, les assassins, les voleurs et d’autres noms d’oiseaux qui seraient au pouvoir.

C’est ainsi qu’ils réussissent, grâce à une vaste campagne de séduction, comme le serpent trompant Eve de manger le fruit défendu, à faire croire aux bonnes gens honnêtes que ceux du pouvoir ne doivent pas s’abaisser à être présents sur les réseaux sociaux où ils redoutent leur concurrence. Vous avez pu remarquer toutes leurs tentatives pour me museler et réduire au ridicule toutes mes sorties. Le moindre lapsus de ma part, comme par exemple dire fémur à la place de l’humérus ou comme faire une faute d’orthographe, donne lieu à une liesse populaire dans le camp des perdants qui se réjouissent de pouvoir contrarier un membre du camp des vainqueurs.

Tout cela participe des jeux et enjeux pour la conquête du pouvoir par la ruse et le dénigrement systématique du camp qui a gagné en essayant de démontrer leur incompétence, affirmant qu’il ne vaut rien ou que c’est par fraude qu’il a gagné. La question que je vous poser est celle de savoir pourquoi ce sont les joueurs du camp adverse qui exigent le limogeage d’un joueur de l’autre camp ? N’est-ce-pas une ruse pour entraver un joueur qui leur marque des buts que de demander à l’arbitre de lui donner un carton rouge pour le sortir du jeu?

A qui profite le crime du retrait de Fo’o Dzakeutonpoug des réseaux sociaux ou même de la place qu’il occupe dans son équipe ? Les opposants auront le champ libre pour véhiculer les mensonges contre la ministraille, assurés de n’avoir pas une personne qui parle leur langue et qui a été aussi nourri à la mamelle empoisonnée à la ciguë de l’invective de l’opposition pour leur répondre. Tel est l’enjeu de ce jeu de massacre pour la conquête du pouvoir. Et c’est pour toutes les raisons développées supra que nous avons choisi de faire la politique autrement, en montrant notre respect à ce peuple par notre communion communicationnelle en son sein.


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