La CPI lève son mandat d’arrêt contre Simone Gbagbo. L’ex-première dame ivoirienne était accusée de crime contre l’humanité lors de la crise post-électorale de 2010-2011. La décision a été prise le 19 juillet 2021, mais elle n’a été rendue publique qu’hier soir du 29 juillet 2021.
« La Chambre considère qu’il est approprié de décider que le mandat d’arrêt contre Simone Gbagbo cesse d’être effectif », a écrit la CPI dans une décision de 7 pages, datée du 19 juillet mais dévoilée seulement ce jeudi.
Quatre chefs de crimes contre l’humanité
Simone Gbagbo était accusée par la CPI de crimes contre l’humanité commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Simone Gbagbo était réclamée depuis 2012 par la CPI pour quatre chefs de crimes contre l’humanité, à savoir meurtre, viol, autres actes inhumains et persécution, commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011.
Cette crise, née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de 2010 face à Alassane Ouattara, avait fait plus de 3.000 morts.
« Simone Gbagbo pourra voyager librement »
Simone Gbagbo « pourra désormais librement voyager à travers le monde », se réjouit son avocat Maître Ange Rodrigue Dadjé. « Cette levée du mandat, explique encore l’avocat dans un communiqué, vient boucler définitivement les poursuites dont faisaient l’objet les Gbagbo devant la CPI. »
Depuis 2015, un mandat d’arrêt de la CPI avait été émis contre elle, cependant les autorités ivoiriennes refusaient de lui livrer l’ex-première dame, arguant être en mesure de la poursuivre pour les mêmes crimes que ceux lui étant reprochés par la Cour.
Jugée en Côte d’Ivoire pour atteinte à la sûreté de l’Etat, Simone Gbagbo avait été condamnée à 20 ans de prison, avant d’être libérée le 8 août 2018, après une amnistie décrétée par le chef de l’Etat Alassane Ouattara afin de favoriser la réconciliation nationale.
En mars dernier, la CPI avait définitivement acquitté Laurent Gbagbo, également poursuivi pour crimes contre l’humanité ainsi que pour crimes de guerre. L’ancien président avait pu faire son retour en Côte d’Ivoire le 17 juin, après dix ans d’absence.
Contrairement à son époux, Simone Gbagbo n’avait jamais été livrée à la CPI par les autorités ivoiriennes. Elle avait en revanche été condamnée en mars 2015 à 20 ans de prison à Abidjan pour atteinte à la sûreté de l’État. Elle avait finalement été libérée le 8 août 2018, après une amnistie décrétée par le président Alassane Ouattara afin de favoriser la réconciliation nationale.
Le 27 juillet 2021, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo se retrouvaient pour la première fois depuis dix ans, lors d’une très médiatique rencontre au palais présidentiel à Abidjan.
Une demande de divorce envoyée
Une réconciliation qui se poursuit depuis le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. Mardi, il a été reçu à la présidence par son ancien rival Alassane Ouattara, pour la première fois depuis plus de dix ans.
A peine rentré en Côte d’Ivoire, l’ancien président a demandé le divorce d’avec son épouse en raison de son «refus réitéré depuis des années de consentir à une séparation à l’amiable». Le couple est marié depuis 1989 et a deux filles ensemble.
Laurent Gbagbo a effectué son retour en Côte d’Ivoire avec Nady Bamba, une ex-journaliste de 47 ans, sa compagne depuis le début des années 2000 à laquelle il est uni par un mariage coutumier. Reste à savoir si Simone Ggabgo, 72 ans, va désormais décider d’embrasser une carrière politique seule, après avoir formé un redoutable tandem avec l’ancien président au pouvoir de 2000 à 2011.