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[Tribune] Christophe Bobiokono : « Célestin Bedzigui est un entrepreneur de la guerre qui s’ignore »

C Bedzigui

Le journaliste et Directeur de publication du journal du monde judiciaire « Kalara » a publié une tribune le dimanche 29 août 2021 dans laquelle, il revient sur la dernière sortie de Célestin Bedzigui sur la querelle des intelligences du Cameroun. Il salue la pertinence de la réflexion, mais il estime que le Maire adjoint numéro 1 de la Mairie de Monatélé est un manipulateur. « Pour moi donc, le bourreau des Sacheries Du Cameroun, qui s’emploie comme un beau diable depuis la Présidentielle de 2018 à recevoir du président Biya un nouveau strapontin, dévoile sans le vouloir son vrai visage : celui d’un entrepreneur de la guerre qui s’ignore », écrit-il.

C Bedzigui
Célestin Bedzigui – capture photo

Lebledparle.com vous propose le texte intégral.

Pourquoi Celestin Bedzigui Est Un Entrepreneur De La Guerre Qui S’ignore…

J’ai lu avec une attention soutenue l’un des derniers textes publiés sur les réseaux sociaux par Célestin Bedzigui, homme politique qu’on ne présente plus, dans lequel il dit avoir essayé de comprendre « comment des gens, qui vivaient en bonne intelligence, en étaient arrivés à se massacrer comme des animaux », en prenant l’exemple du Rwanda et de la Côte d’Ivoire. Dans cette opinion devenue rapidement culte, ce monsieur croit avoir trouvé la réponse à sa grave préoccupation « en regardant la scène camerounaise », précise-t-il.

J’ai beaucoup aimé les mises en garde qu’il fait à l’adresse de ses compatriotes en expliquant de façon fort convaincante pourquoi les Camerounais doivent se garder de suivre les entrepreneurs de la guerre. Et là, M. Bedzigui a fait parler sa grosse mécanique intellectuelle qu’on lui connait, celle-là qui l’a aidé à s’imposer depuis quelques décennies comme l’une des grandes personnalités du paysage politique de notre pays.

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Je suis quand même frappé par l’art de la manipulation qu’a emprunté cet ancien de l’ESEC de Paris pour construire la fondation de ses sages conseils. Il écrit en effet ceci comme résultat de sa trouvaille sur les raisons des conflits (ce qu’il voudrait prétendument éviter au Cameroun) connus à un moment de leur histoire par « les Bété et les Dioula en Côte d’ivoire ou les Tutsi et les Hutu au Rwanda » :

« En regardant la scène camerounaise, je crois que je commence à comprendre […] : la haine est un business, et aussi un formidable ascenseur pour les politiciens professionnels pour accéder aux privilèges qu’ils convoitent. Ce business repose sur un postulat simple : « Tu n’es pas ce que tu devrais être ou là où tu devrais être parce qu’un autre s’est mis entre toi et ton destin. Il faut donc l’éliminer. » C’est ainsi que les entrepreneurs de la haine réussissent à embarquer les gens dans leur entreprise. »

M. Bedzigui affirme donc sans la moindre nuance que les entrepreneurs de la guerre ne peuvent être que des « politiciens professionnels » dont le but est d’accéder « aux privilèges qu’ils convoitent ». Ainsi, par une belle formule, M. Bedzigui désigne les opposants politiques camerounais investis dans la conquête du pouvoir comme des personnes qui sèment en ce moment les germes de la guerre dans notre pays. Et je trouve cette opinion extrêmement malhonnête.

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Nous sommes dans un moment délicat de la vie de notre pays où tout observateur sérieux devrait s’inquiéter des risques qui planent de plus en plus sur la paix sociale du fait notamment d’un contexte politique particulièrement tendu et des injustices de toutes sortes qui meublent le quotidien de certaines classes sociales. Il est de ce fait impérieux que les leaders d’opinion s’investissent pour dénoncer TOUT ce qui peut conduire aux affrontements des populations et Tout ce qui peut catalyser la violence dans notre pays.

Dans un tel contexte, désigner à l’attention particulière « des jeunes » (en plus), les leaders politiques de l’opposition comme des citoyens (les seuls d’ailleurs) qui instrumentalisent leurs compatriotes pour que ces derniers prennent les armes s’apparente clairement à semer la graine de la guerre contre ces derniers. C’est aussi une manière de radicaliser (ou de radicaliser d’avantage) les partisans de ces opposants-là. Le constat qui conduit à voir les choses ainsi ne peut être que partisan et animé par un esprit de haine. Il n’y a pas meilleure façon de jeter de l’huile sur le feu.

Pour moi donc, le bourreau des Sacheries Du Cameroun, qui s’emploie comme un beau diable depuis la Présidentielle de 2018 à recevoir du président Biya un nouveau strapontin, dévoile sans le vouloir son vrai visage : celui d’un entrepreneur de la guerre qui s’ignore.

 


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