Sur Radio Equinoxe le 20 septembre, soit 48 heures après sa prestation au Zénith de Paris, le rappeur engagé a réagi à la polémique qu’a suscitée la présence du drapeau ambazonien à son concert.
Le 18 septembre à Paris dans le cadre du concert de Valsero au Zénith, la présence du drapeau de la république virtuelle d’ambazonie a fait jaser. Si certains y ont vu, des accointances entre le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) que soutient l’artiste et des séparatistes anglophone, Valsero croit plutôt qu’il s’agit d’une vaine polémique.
« Chaque Camerounais a son rapport avec le gouvernement. Chaque Camerounais a son problème avec la gouvernance. Chaque Camerounais a une frustration personnelle vis-à-vis du gouvernement et de la gouvernance au Cameroun. Et chaque Camerounais l’exprime à sa manière. Je ne suis pas le filtre. Je ne suis pas celui qui gère les émotions et les expressions de colère. Ce que vous appelez « drapeau Ambazonien » est l’expression de la colère d’une partie du peuple camerounais. Je ne saurais devoir justifier la présence de ce drapeau dans cette salle de concert comme étant même ma responsabilité ou un problème ou quoi que ce soit », recadre le rappeur.
D’après lui l’évènement de samedi avait pour but de rassembler, apaiser les citoyens, militants sécessionnistes inclus, présentés comme des citoyens qui souffrent de la gouvernance de leur pays par le régime en place. « Ce concert pour moi, était la première pierre d’un mécanisme d’apaisement des esprits. L’une des parties du Cameroun qui a été dans la tension en ce moment, se revendique de ce drapeau-là, de cette partie-là avait sa place-là », précise l’artiste, arguant que ceux qui sont venus à son concert étaient là « pour guérir », échanger et « partager dans un cadre moins colérique ».
Valsero estime également qu’il est important d’arrêter de « faire croire aux gens que l’existence de ce drapeau n’est pas la conséquence directe d’une mal gouvernance fondamentale ». Car, « Quand vous arrivez au stade de France, vous entendez même des chants nazis. Ce n’est pas pour autant que l’on va dire que c’est le paris-Saint Germain qui a organisé ce truc », compare-t-il.
L’homme croit que condamner la présence du drapeau ambazonien est une manœuvre destinée à nuire. « Arrêtons d’être naïfs. Vous savez très bien que le débat autour de ce drapeau c’est de la pure distraction. Ça a pour objectif de ternir quelque chose qui brille, quelque chose de puissant, de fort. Même les nazis avaient leurs propres intellectuels. Vous n’allez pas donner de l’importance à l’intellectualisation du chaos », exhorte-t-il.