Bien que des fonds soient disponibles, 65 des 174 projets à financement extérieurs en cours d’exécution accusent un retard important et les délais d’achèvement peuvent encore nécessiter trois fois plus de temps par rapport au chronogramme initial, renseigne le journal EcoMatin, spécialisé dans les questions économiques.
Selon notre confrère dans son article paru le 21 septembre, le pays de Paul Biya devrait bénéficier incessamment, d’un financement du groupe de la Banque mondiale d’un montant de 414,5 milliards de FCFA pour quatre projets de développement en attente de signature des conventions y relatives.
Profitant de la revue du portefeuille des projets de la Banque au Cameroun, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale, Ousmane Diagana, a attiré l’attention du gouvernement sur le faible taux d’exécution des projets déjà financés. Cette remarque n’est pas propre au portefeuille de la Banque mondiale.
Selon le ministère de l’Économie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), cité par EcoMatin, 174 projets à financement extérieurs sont en cours au Cameroun pour un coût total de 8174,67 milliards de FCFA. Sur les 174 projets identifiés, le niveau d’exécution de 65 est qualifié de « très préoccupant ».
Une source au Minepat, au journal d’Emile Fidieck explique qu’il s’agit de « projets qui accusent un retard important et pour lesquels les délais d’exécution peuvent nécessiter trois fois plus [de temps que le chronogramme initial] ».
« Quand on sait que les prêts (5415,5 milliards) constituent 77,7% des ressources mobilisées pour le financement de ces projets, on imagine un peu ce que le pays paye (en pure perte) comme intérêts pour des projets qui ne sont pas exécutés à temps et les populations qui ne peuvent bénéficier des effets socio-économiques induits », peut-on lire.
Par exemple, les inondations dont souffrent les populations de la ville de Douala devaient être un lointain souvenir si le projet de drainage de la ville de Douala avait été exécuté dans les délais. Après la signature de la convention de financement le 1er août 2012, le projet devait initialement être achevé en octobre 2017.
Cette échéance a été reportée au 31 décembre 2022. Mais à date, le projet n’est réalisé qu’à 58%. Le projet de réduction des émissions dues à la déforestation, de la dégradation des forêts, la conservation, la gestion durable des forêts et l’augmentation des stocks de carbone (Redd+), dont le financement est disponible depuis mars 2011, et qui devait s’achever en décembre 2017 puis prolongé en décembre 2023 n’a même pas encore démarrer. Le projet d’amélioration de la productivité agricole des petits exploitants en Afrique sub-saharienne, mis en œuvre au ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader) depuis juillet 2012 et qui était supposé être achevé en octobre 2019 puis prorogé en octobre 2021, n’est réalisé à ce jour qu’à 70%. Soit un taux de consommation des délais de plus de 120%.
Cette contre-performance est le fait d’une vingtaine de départements ministériels dont le Minee (13 projets), le Minsanté (6), le Minhdu (6), le Minepat (6), le minepded (4), le Minddevel (3), le Minfi (3), le Minader (3), le Minepia (3), le Minfof (2), le Minedub (2), le Minesec (2), le Minpostel (2), le Minpmeesa (1), le Mint (1), le Minefop (1) et le Minas (1).