Dans le projet de loi des finances pour l’année 2022 actuellement en cours d’examen à l’Assemblée nationale, le Cameroun voudrait relever de 15%, soit faire passer de 35% à 50% le taux du droit de sortie applicable à l’exportation des billes de bois.
La décision du gouvernement de revoir à la hausse le taux du droit de sortie applicable aux bois exportés sous forme de grume pourra permettre au Cameroun de collecter des recettes fiscales et douanières supplémentaires (selon les prévisions actuelles du projet de loi des finances.)
Cette disposition s’inscrit certainement dans le sens de la mise en œuvre de la décision de la CEMAC et dont l’implémentation effective, initialement prévue en janvier 2022, a été repoussée à janvier 2023.
D’après Ranece Jovial Ndjeudja, responsable de la Campagne forêt chez Greenpeace Afrique, « l’option de revoir à la hausse les droits de sortie sur les grumes est encore très insuffisante quant à l’objectif de lutte efficace contre la déforestation et contre les changements climatiques. Cette augmentation des droits de sortie en l’état demeure d’ailleurs non dissuasive. En réalité, la protection effective de nos forêts suppose un changement de paradigme à travers la promotion d’alternatives permettant de maintenir l’arbre sur pied, ce qui a des avantages sociaux et culturels certains pour les communautés et dont l’apport pour l’État est économiquement équivalent voire supérieure à l’option d’exploitation actuellement promue ».
De plus, poursuit-il, la coupe, même sélective, du bois « représente un risque important pour la forêt et la faune du fait de l’accroissement probable du braconnage, car les braconniers utilisent les pistes forestières pour accéder à la forêt, ce qui aurait été impossible sans la création desdites pistes ».