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Voici l’extrait du message qui a valu l’interdiction de parole à Cabral Libii à l’Assemblée nationale

Cabral Libii a lAssemblee

Nous l’annoncions dans l’un de nos articles publiés le 5 décembre dernier que le patron du Parti camerounais pour la Réconciliation nationale (PCRN) a été interdit de prendre la parole à l’Assemblée nationale lors de la séance plénière d’adoption du Budget 2022 de l’État du Cameroun.

Cabral Libii à lAssemblée
Joshua Osih et Cabral Libii (c) Droits réservés

« Pour des raisons qui nous échappent et en totale violation de la Loi portant Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale, j’ai été interdit de parole lors de la séance plénière d’adoption du Budget 2022 de l’Etat du Cameroun. Dans l’impossibilité de relayer les attentes du peuple et d’exprimer mes observations, j’ai pris acte du musèlement et j’ai décidé tout naturellement de quitter la salle. J’ai été spontanément suivi par les autres Députés PCRN», écrivait Libii sur les réseaux sociaux le 5 décembre 2021.

Quelques 48 heures après l’incident, le député est revenu sur cette actualité arguant que c’est à cause de son intervention « musclé » préalablement préparée que la décision a été prise.

 

Lebledparle.com vous donne la teneur de ladite intervention

« Le budget de l’État pour l’exercice 2022 s’équilibre en ressources et en emplois à 5 752 400 000 000 FCFA dont 5 599 700 000 00 FCFA au titre du budget général et 152 700 000 000 FCFA pour les comptes d’affectation spéciale. Des considérations formelles retiennent l’attention de l’observateur : La transmission tardive du projet de loi de finances initiale constitue une violation de l’article 57 de la loi du 11 juillet 2018 portant régime financier de l’État qui dispose que celui-ci doit être transmis au Parlement au plus tard 15 jours avant l’ouverture de la session budgétaire.

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Ce manque d’anticipation dans le calendrier budgétaire augure de l’inertie habituelle dans l’exécution physico-financière des programmes contenus notamment dans le budget général. À trop vouloir tout faire toute seule, et même temps, l’Administration centrale se trouve très souvent paralysée.

Personne n’a en effet le don d’ubiquité, et c’est la raison pour laquelle le PCRN n’a de cesse de proposer une réelle et profonde décentralisation territoriale ainsi que le déploiement d’équipes projets qui, dès ce mois par exemple, seraient dédiées à la préparation des projets de lois de finances 2023 et 2024, sur la base du document de programmation économique et budgétaire à moyen terme 2022-2004. Anticiper sur ce pan du calendrier budgétaire permet la réalisation, avant la fin de l’exercice N-1, de tous les préalables techniques au lancement du BIP de l’exercice N+1.

C’est même cela la justification profonde du choix de la budgétisation par programmes. Comment ne pas noter également une évolution haussière et rapide de la dette publique (de 1 011 920 000 FCFA en 2021 à 1 475 300 000 FCFA en 2022), dans un contexte où persistent de faibles capacités d’absorption des crédits, la prévarication et la gabegie par des choix irrationnels ?

C’est bien dommage que l’Etat ne parvienne toujours pas à se muer en « planificateur bienveillant » et que les délais d’exécution des projets s’étirent dans le temps induisant des externalités négatives (biais de moralité) avec des effets d’aubaine inattendus de la part de gestionnaires indélicats.

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Tous les projets de ces dix (10) dernières années souffrent des mêmes maux et le BIP ne parvient pas à  produire l’effet multiplicateur sur l’activité économique tel que les camerounais sont en droit de l’attendre, comme garantie de l’amélioration de leurs conditions de vie.

C’est donc le lieu de dénoncer encore les réjouissances qui ont suivi le « rachat réussi » de l’eurobonds REPCAM9.5%. Il est clair que le Gouvernement ne peut honnêtement se réjouir du rachat d’une dette alors que la dette initiale n’a pas permis d’accélérer la croissance de 2017 à 2019 ainsi que l’envisageait le programme de rattrapage du DSCE dénommé Plan D’urgence Triennal Pour l’Accélération de la Croissance. Si nous devons encore payer des impôts et travailler dur pour rembourser un emprunt qui lui ne génère aucune plus-value physique notable, c’est qu’il n’y a pas lieu de se réjouir de cette évolution de la dette (1 475 milliards de FCFA, côtoyant un BIP presque d’égal montant en 2022).

Plus globalement, l’Etat a du mal à réduire son train de vie et le projet de budget révèle un accroissement des dépenses courantes qui culminent à 2 645 milliards de FCFA, soit plus de 200 milliards par rapport à 2021… »

L’Hon Cabral Libii


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