Le président du Burkina Faso, Roch Kaboré, est détenu par des soldats mutins dans un camp militaire, a appris Lebledparle.com de France 24.
Cette détention intervient au lendemain d’une journée de manifestations contre le pouvoir marquée par des mutineries dans plusieurs bases du pays.
Des soldats se sont mutinés dimanche dans plusieurs casernes du Burkina Faso, dont celles de Sangoulé Lamizana et de Baba Sy, pour réclamer le départ des chefs de l’armée et des « moyens adaptés » à la lutte contre les jihadistes qui frappent le pays depuis 2015.
Des tirs ont été entendus en fin de journée près de la résidence du chef de l’Etat, accusé par une grande partie de la population excédée par la violence, d’être « incapable » de contrer les groupes jihadistes.
L’arrestation du président du Faso fait dire à Siméon Roland Ekodo Mveng que c’est de nouveau l’ère des remontada militaires après la génération des Sankara et autres. « On s’achemine vers une assimigoïtisation de toute l’Afrique noire avec cette détention de Roch kaboré par les mutins. La mise en parenthèse des ordres constitutionnels et des expériences démocratiques lacunaires au profit des juntes au pouvoir au Mali, Guinée Conakry, burkina, Tchad annonce une nouvelle saison des putschistocraties après le temps béni des Sankara, Rawlings, Kadhafi,… Cette remontada des hommes en treillis dans l’arène politique après leur relative mise au gardez-vous au profit d’élections parfois truquées surfe surtout aujourd’hui, sur une vague critique panafricaniste de la démocratie libérale, sur les dysfonctionnements des administrations publiques, sur les inégalités sociales et sur les crises sécuritaires pour justifier l’excision du parlementarisme », écrit le politologue sur Facebook.
Au pouvoir depuis 2015, Roch Marc Christian Kaboré a été réélu en 2020 sur la promesse de faire de la lutte anti-jihadiste sa priorité.