Lebledparle.com, CWT
Dans une tribune publiée sur la toile, le mardi 01er mars 2022, l’analyste politique Siméon Roland Ékodo Mveng analyse la nomination de Rigobert Song Bahanag à propos de la dernière sortie médiatique du ministre des sports, Narcisse Mouelle Kombi sur Actualité Hebdo sur la CRTV ; Il estime que le Minsep a fait preuve de naïveté analytique au sujet de son patron, le chef de l’Etat.
Lebledparle.com vous propose le texte intégral.
La semaine dernière je disais au prof Mouellé Kombi après son passage dans Actualité Hebdo, que les félicitations du Staff technique des lions par le Président de la République (un homme politique) ne signifiaient pas forcément que le coach est salué en coulisses ou bénéficie du plein soutien de Paul Biya. Et que partant il devrait automatiquement le reconduire.
Le discours de césar n’engage que ceux qui y croient.
La parole d’un démagogue dans les médias n’a aucune portée réglementaire ou légale pour être prise pour acquise à la reconduction de Conceiçao. Aujourd’hui on peut affirmer que même la correspondance du Ministre Secrétaire Général Ngoh Ngoh estampillée sous très haute instruction en soutien au Minsep après la sortie du 9 relevait elle aussi d’un trafic d’influence des petits réseaux dans le but d’intimider le président fédéral Samuel Éto’o fils dans sa démarche de renouvellement de l’entraîneur. Sauf que, si ces manœuvres où on justifie souvent des impostures en utilisant le sceaux de l’État et la formule consacrée sous très haute instructions pour passer en force et pour briser les résistances trouvent souvent du bois blanc, cette fois-ci, cette arnaque n’a pas prospéré. Parce qu’elle a rencontré en face, un autre fils du système( SEF) connaissant la manœuvre et très bien introduit dans les arcanes du pouvoir, du cabinet civile, à la cuisine interne de la présidence qui est aussi un lieu de prise de décision. Sinon le plus éminent.
On a vu le président saluer certains de ses collaborateurs à l’aube, et le lendemain ils étaient révoqués ou placés sous mandat de dépôt à la prison Centrale de Nkodengui.
Donc, on ne lit pas le discours d’un homme politique au premier degré.
Dans la symbolique des actes de langage institutionnel, si Paul Biya ne félicitait pas le Staff des lions le 10 février dans son adresse à la jeunesse, ça voudrait dire en d’autres termes qu’il confessait que toute l’organisation avait été un échec. Or un tel positionnement donnerait du grain à ses opposants.
Mais voulant capitaliser politiquement cet événement, il ne pouvait que souligner les bons points de la CAN, même si on sait en réalité qu’il fût insatisfait des prestations et qu’il attendait une victoire en finale pour son moral, mais aussi pour se projeter politiquement et, au demeurant, pour asséner des coups secs à ceux qui critiquaient les détournements, les coûts et délais de livraison des infrastructures, ainsi que la mollesse défensive de l’équipe, les stades vides et autres couacs organisationnels. Tout calcul fait, il fallait positiver et servir un discours politiquement correct.
Or, Mouellé kombi, peut raisonnablement convaincre combien de camerounais, y compris à la présidence que cet entraîneur est l’homme de la situation et que son bilan fût reluisant et hyper apprécié quand on regarde la taille de ses adversaires sur les 24 matchs et comment le jeu du Cameroun était insipide et décousu durant toute la compétition ?
Comment Ngoh Ngoh et Mouellé Kombi sont si naïfs ou prétentieux, à défaut de se méprendre sur une surinterprétation de leur poids administratif et de leur position institutionnelle dans une République où les réseaux informels sont puissants et plus que déterminants, de croire qu’ils sont plus cotés au palais que le Ngambè national, et que leur voix de reconduire le Staff serait prépondérante devant celle du pichichi, qui non seulement, a joué au très haut niveau contrairement à eux les analphabètes du football. Mais aussi qui est adulé dans la famille présidentielle pour son talent, son palmarès et son soutien ouvert à la candidature du président sortant en 2018.
Que le professeur Félix Zogo revienne donc à vison 4 manquer du respect à magnang et à Samuel Éto’o. Minalmi.
Quelle claque olympique. Quel désaveu! Quel revers! Quelle honte!
