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Christelle Nadia Fotso : La visite d’Emmanuel Macron au Cameroun, la nausée et le Berceau des Dominations made in Cameroon.

Christelle Nadia Fotso
Emmanuel Macron arrive au Cameroun. Contrairement à beaucoup parce que justement comme Achille Mbembe je crois que la France n’est plus « notre soleil », sa visite sur la terre de mes ancêtres ne m’empêche pas de dormir. Bien entendu qu’elle ne m’indiffère pas mais je suis concernant la relation entre la France et le Cameroun d’un réalisme et pragmatisme de marbre. La mort de Fotso, seul, séquestré, extorqué de toute sa fortune et oui njitapé dans une modeste chambre de l’Hôpital Américain de Paris l’a cimenté tout comme ce qui s’est passé par la suite sans aucune réaction ou question de l’exécutif français. Il y a eu le corps qui se retrouve entre les mains d’étrangers embarrassés ; le funérarium interloqué attend vainement un membre de la famille nombreuse, personne ne vient, l’héritière choisie se manifeste tard sans jamais voir la dépouille qui se décompose depuis des semaines, enfin cette farce qui sert de procès durant laquelle l’autorité judiciaire de Nanterre comme l’exécutif guidé par l’état du Cameroun s’en lave les mains. Le corps du Dernier Bamiléké , sa personne et son histoire n’ont absolument aucune valeur en France particulièrement puisque son parti, son village et son pays ne regardent que son patrimoine et l’argent. On africanise ou plus exactement camerounise l’affaire pour laisser passer l’ensauvagement sans question et sans enquête.
J’ai déjà écrit 2 lettres publiques á Emmanuel Macron ; je n’en ferai pas une troisième. Je sais que si comme Manuel Valls, le Président de la France aime l’entreprise, il ne sait rien de Victor Fotso ou plus exactement il doit s’en tenir à tout ce qui justifie son silence et son indifférence : ses nombreuses femmes, ses 118 enfants, l’opacité, le compliqué et surtout ses héritiers choisis, pitoyables jouisseur sans destin s irresponsables, qui peuvent conduire la voiture officielle de leur défunt père sur les Champs Élysées avec une plaque d’immatriculation camerounaise sans conséquence. Je n’écris donc pas à Macron mais parce qu’il vient chez mon père, je me dois de l’accueillir de façon très bamiléké. Je lui offre un remix d’un extrait du Berceau des dominations de Dorothée Dussy pour lui rappeler ce qu’est la domination et lui demander de vomir le njitapage.
J’ai cette chance incroyable que le Président Macron fasse son premier voyage au Cameroun durant un mois qui est, aux Etats-Uni,s Disability Pride month, encourager les personnes en situation de handicap à être fières de leurs différences. Je lui offre ce texte pour lui montrer que cela est impossible au Cameroun et qu’il ne peut inciter les femmes du continent à faire moins d’enfants sans dire aux hommes d’utiliser des préservatifs et s’intéresser aux enfants qui sont déjà sur le continent, ces jeunes filles qui sont condamnées non pas à la liberté ou même la maternité mais l’invisibilité ou des lapidations publiques. Christelle Atangana, Christelle Nadia Fotso, qu’ont-elles en commun ? Un système qui broie les jeunes filles, les femmes et les faibles qui ne se contentent pas de sucer et de servir en fermant leur gueule ou en restant invisibles.
Emmanuel Macron, bienvenue chez Fotso Victor ! Je ne jugerai pas votre visible sur l’impossible et surtout ne vous ennuierai nullement en vous rappelant l’histoire incestueuse et violente entre le Cameroun et la France. Avec une envie minable, une jalousie et une petitesse indignes, je n’attaquerai pas les membres de votre délégation mais regretterai qu’Achille Mbembe ne soit pas accompagné de son confrère Jean François Bayart qui aurait épicé votre court séjour au Cameroun. Naïvement, je ne vous demanderai pas non plus d’être le premier Chef d’état français à renoncer aux intérêts économiques de son pays. Par contre, en remixant Dussy, j’attire votre attention sur les injustices sociales que les Camerounais sacralisent en instrumentalisant l’africanité et le sacré.
Il ne vous coûterait rien, Monsieur le Président, de mettre le doigt sur ce qui fait mal et rend intenable l’arrogante supériorité morale camerounaise qui permet à trop de Camerounais de vous apostropher bien qu’ils vivent en concubinage si aisément avec les njitapeurs. En effet, ces colonisés d’hier qui sont peut-être les néo colonises d’aujourd’hui ne sont plus que de vulgaires Pères Paneloux parce qu’ils acceptent la domination de leur espace public par des personnes qui tout en étant pourtant vos concitoyens trahissent les valeurs françaises en arguant par exemple, pour la rééducation, en ignorant le sens historique du terme, d’une jeune femme incarcérée sans qu’on n’ait interrogé « ses partenaires de jeux » qui n’ont pas pu tels de vrais hommes s’empêcher de satisfaire leurs désirs en dépit du fait qu’ils pouvaient être son père et même parfois son grand-père.
Au Cameroun, je ne vous demande, Monsieur Macron, que d’être vous et Français dans le sens que vous donnez à ce mot. Ne cachez pas votre nausée sur le sol camerounais et aux Camerounais devant le njitapage, cette sauvagerie tolérée lorsqu’elle est rentable sur le sol français qui vous a permis à tous de marcher sur un Fô parce que sa mère est handicapée. Parce que les sociétés camerounaises comme les sociétés africaines sont banales comme vous l’aurait dit le Professeur Bayart, vomissez Emmanuel Macron devant l’abominable !
Maintenant cet extrait remixé du Berceau des dominations – Anthropologie de l’inceste de Dorothée Dussy à que je demande de pardonner mon toupet !
«Tous les jours, près de chez Fotso Victor , à Bandjoun, à Yaoundé, à Douala, à Garoua, à Ebolowa ou à Founban, un bon chef de famille ou une de ses épouses couche avec sa petite fille de 9 ans particulièrement si elle est handicapée. Ou parfois elle lui fait juste une petite fellation ou lui lèche les parties génitales. Ou c’est un oncle avec son neveu, une tante ou une aînée. Ou une grande sœur avec sa petite sœur. Le terme consacré pour désigner ces pratiques sexuelles imposées à un enfant de la famille est « inceste ». Madame et monsieur, Camerounaise et Camerounais, médecins, magistrats, journalistes, écrivains, auteurs de théâtre, chanteurs, historiens, psychologues et psychiatres définissent ainsi l’inceste. C’est ainsi que tout le monde définit l’inceste, en fait, à l’exception des anthropologues, qui n’ont pas de nom pour dire cette pratique courante de la vie quotidienne dans les familles, happés qu’ils ont été par l’attention portée à la théorie de l’interdit de l’inceste. (…) À la faveur du réel et de la banalité des abus sexuels commis sur les enfants surtout ceux qui sont handicapés et qui sont plus vulnérables parce qu’ils sont considérés comme des bassines percées, on verra que l’inceste est structurant de l’ordre social. Il apparaît aussi comme l’outil primal de formation à l’exploitation et à la domination de genre et de classe. Nul besoin que chacun passe à la casserole pour que l’inceste éclabousse tout le monde. (…) Même si les questions de genre tiennent une place importante dans l’organisation des relations dans la sphère familiale (…) ce n’est pas le genre qui fonde les rapports de domination. (…) Pour en sortir, il faut vomir plusieurs fois, mille fois, vomir tant et tant que rien de ce qu’on peut vous dire pour vous arrêter ne vous touche plus car vous avez appris à vivre avec la guerre contre la nausée. »
Par Christelle Nadia Fotso

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