Au niveau de l’Ecole publique de Minkwelé par Bonabéri en passant par derrière le lieu dit carrefour Mutzig, une patrouille de la Compagnie de gendarmerie de Douala IV y est postée ainsi qu’un véhicule d’intervention des sapeurs-pompiers.
C’est aussi là qu’est installée la société de fabrication du Whisky, Fermencam. Cette position des unités de l’armée camerounaise cache mal qu’il y a en ces lieux un climat délétère. C’est en cet endroit qu’exécutant une
ordonnance N°049 du 22 mars 2011 signée par Alexis Dipanda Mouelle, le premier président de la Cour suprême, le milliardaire Victor Fotso a fait déguerpir manu militari des dizaines de familles en détruisant aux premières heures de la matinée du vendredi 29 juin 2012 des maisons construites aussi bien en matériaux provisoires que définitifs, parmi lesquelles des villas et résidences cossues, vitrées et même solidement protégées par des somptueuses barrières. C’est vrai que le courroux des familles victimes était à son comble. Certains ayant dû recourir à leurs véhicules pour .regrouper leur progéniture avant d’assister résignés à la destruction de leurs biens immobiliers.
Ce n’est pas pour ces derniers que tout ce dispositif sécuritaire est ainsi déployé, et prêt à parer à toute éventualité. En effet, C’est sur ce terrain litigieux de 11 hectares que le magnat Victor Fotso a acquis en ces lieux en son temps et dont l’ordonnance de la Cour suprême est venue confirmer ses droits de propriété, que l’usine de la société Fermencam est installée. Une société dont il était le promoteur avant qu’elle n’échappe au portefeuille de son Groupe, tout comme la société de fabrication des allumettes, Unalor. Une décision dit-on prise unilatéralement par l’Administrateur Directeur Général des sociétés du Groupe, Yves Michel Fotso. Ces deux sociétés Fermencam et Unalor ont été rachetées par un autre magnat du business au Cameroun, Samuel Foyou. Ce dernier qui a fait fortune au Congo et Angola dans le ravitaillement des armées au plus fort de la période où ces pays étaient empêtrés dans les guerres civiles. Il était alors un des gros clients de la Fermencam. Une cession qui a mis en son temps Victor Fotso, le président du Groupe éponyme, hors de lui et avait même fini par déchirer la famille Fotso.
Déchirure familiale
On se souvient qu’en janvier 2011, Les relations entre Yves Michel et ses frères avaient viré au vinaigre. Ceux-ci l’accusaient d’avoir spolié les biens de son père et d’avoir fabriqué un faux testament. Corollaire, dans une annonce légale publiée dans Cameroon Tribune, édition du 22 décembre 2011 par l’étude de Me Régine Dooh Collins¬ Ekollo, notaire à Bonanjo, il est fait état de ce qu’Yves Michel Fotso a décidé de quitter les commandes du Groupe Fotso. Ceci aux termes du procès-verbal de l’Assemblée générale mixte tenue le 27 mai 2011, au cours de laquelle les membres prenaient acte de la sortie de «SFA Cameroun » et de «CFH Cameroun» du contrat constitutif du «GIE Groupe Commercial Bank» – et de modifier le contrat constitutif’ du «GIE Groupe Commercial Bank» corrélativement à la sortie des membres.» Cette annonce fait par ailleurs état de ce que ladite Ag a procédé «à la création du poste de président du conseil d’administration; à la modification de prérogatives d’administrateur délégué et à la ratification de la cooptation de Joseph Fotso et de la Commercial Bank – Sao Tome et Principe, en qualité d’administrateurs du groupe.» Même pour les proches d’Yves Michel Fotso, cette décision a empêché des blocages administratifs éventuels qui pourraient paralyser les activités économiques de la famille.
Le 09 juin 2011, les enfants du premier lit de Victor Fotso réunis autour de leur père signaient un protocole d’accord de réconciliation depuis la prison centrale de Kondengui où «Fotso Victor et l’ensemble de ses héritiers acceptent sans aucune voix de recours la nullité de tous les actes découlant du présent protocole d’accord au cas où l’un quelconque des enfants de feue Lydie Rosette Fotso, parties du présent protocole d’accord venait à faire l’objet d’une action en justice dans quelques pays que ce soit, par rapport à la conciliation de ce jour.» Pouvait-on lire d’emblée. Et dans les lignes suivantes, on pouvait lire le sentiment du 1er vice-président du Groupe Fotso. «M: Yves Michel Fotso, soucieux des tensions familiales, et de la désagrégation du sentiment fraternel qui doit régner dans la grande famille Fotso entend comme il l’a toujours fait par le passé, aidé M. Fotso Victor à rassembler ses enfants et maintenir la famille unie, et ce malgré les virulentes attaques mensongères dont il fait l’objet dans la presse à l’initiative de certains de ses demi-frères.» Et à la fin, on pouvait lire que Victor Fotso et Yves Michel Fotso ont donc décidé pour ce qui les concerne, de mettre un terme à toutes les actions judiciaires les opposants aussi bien au Cameroun qu’en France.
Menace de destruction de Fermencam
Depuis quelques mois Victor Fotso à entrepris la reconquête de ses deux entreprises dans le giron de son Groupe. Une Offensive kamikaze. On apprend qu’il avait entrepris des démarches auprès de Foyou pour muter la vente de la société Fermencam en cession en gérance libre pour une dizaine d’années. Une proposition à laquelle le propriétaire du Groupe Foyou a réservé un non recevoir. Seulement, l’usine Fermencam se trouve dans les 11 hectares de .Minkwelé qui appartiennent au célèbre homme d’affaire Victor Fotso. Et lors de la vente, aucune disposition n’a été prise pour que la portion de terrain qu’occupe la société de distillerie d’alcool y soit liée afin qu’elle face à terme l’objet d’un morcellement. Profitant de cette passerelle dans le contrat, Victor Fotso menace tout simple de faire subir à la société Fermencam le même sort que les habitations qui avaient été construites plus ou moins illégalement sur cette propriété foncière.
On imagine bien que si Victor Fotso mettait à exécution avec la même lâcheté et détermination qu’il a opéré le vendredi 29 juin dernier, on assisterait .à une catastrophe sans précédent dans le village Bonendalé II. La société Fermencam étant, très sensible au regard des produits inflammables qu’elle utilise dans sa chaîne de production. Et apprend-on Victor Fotso est plus que jamais déterminé à passer à l’offensive. C’est pour parer à toute éventualité que les patrouilles de la gendarmerie et des sapeurs-pompiers sont Postées sur le site 24h sur 24. Une présence qui aurait refroidi les ardeurs du richissime Maire de Bandjoun. Et qui n’est pas allé sans conséquence dans le fonctionnement de Fermencam. La société fonctionne quasiment au service minimum depuis le 1er juillet 2012, puisqu’elle a été contrainte de mettre en congé technique, plus de 200 agents temporaires qu’elle employait. Par conséquence, elle a réduit sa capacité de production. La direction évoque plutôt des raisons de surproduction qu’il faudrait d’abord écouler.