L’acteur politique de l’opposition au Cameroun a réagi avec la sortie de Cabral Libii qui a laissé entendre que la finale de la coupe du Cameroun qui a opposé Bamboutos FC de Mbouda et Coton Sport de Garoua était fortement communautarisée. Pour lui, là où Cabral Libii voir la tribu, lui il voit la nation.
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La Réalité Est La Même. Ce Qui Diffère Sont Les Lunettes Théoriques Que L’on Porte Pour L’observer
Si on pose une mauvaise question, on se donnera fatalement une mauvaise réponse.
La question qui se pose au Cameroun n’est pas de savoir s’il faut reconnaître ou pas l’existence des ethnies. Ces dernières sont des réalités historiques qui n’ont pas besoin d’une approbation spéciale pour exister.
La question qui se pose à nous est plutôt celle de savoir comment créer une Conscience Ou Identité Nationale. Il s’agit de savoir si nous allons y arriver en exaltant nos similitudes ou bien ne ratant aucune occasion de promouvoir nos différences.
Cabral Libii se promène à Yaoundé et constate que des supporters de deux équipes se mobilisent pour la coupe du Cameroun. Il voit des « bamilekes » et des « nordistes », là où je vois des Camerounais amoureux du football qui supportent chacun l’équipe de son choix.
Les équipes de football partout dans le monde sont rattachés à leur localité-siège. Il est donc normal que les supporters de l’équipe se recrutent plus dans cette localité. Mais il est tout aussi indéniable que les équipes qui connaissent du succès recrutent joueurs et staff hors de sa contrée et que la base des supporters finit par dépasser largement les frontières du siège de l’équipe. Des Camerounais supportent l’équipe de Barcelone en partie parce que Eto’o y a joué.
Le problème ici n’est donc pas la réalité elle-même, mais la coloration des lunettes théoriques que l’on porte pour observer et analyser cette réalité.
Si on a une mentalité tribaliste, on ne voit que des tribus partout. La mentalité tribale ossifie l’histoire et est incapable de voir ses évolutions.
Si on porte des lunettes nationales et patriotiques, on voit des citoyens et des compatriotes partout.
A chacun de choisir ses lunettes, moi j’ai fait le mien
Djeukam Tchameni