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Primature: Philémon Yang demande son limogeage pour cause de… »fatigue » L’Epervier

 Le Premier ministre aurait, le mois dernier, demandé par écrit au président de la République de le décharger de ses fonctions. Seul hic, la «fatigue» qu’il avance comme motif ne convainc pas Etoudi, qui a ouvert une enquête pour voir clair.
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Le pouvoir a-t-il cessé d’être sucré pour Philémon Yang? Nommé contre le bon sens en juin 2009 à la primature, celui qui a usé ses fonds de culotte dans les ambassades camerounaises et au secrétariat général adjoint de la présidence de

la République voudrait sa mise à la touche des lors que sont assouvies ses grandes ambitions, selon des sources introduites. Devenir Premier ministre et, puis se retirer.


Tel serait le défi que s’est lancé Philémon Yang. Au stade actuel de la répartition du gâteau national sous le Renouveau, le maroquin de Premier ministre est le summum des ambitions de toutes élites politico-administratives anglophones. Au-delà de la primature, le «Bamenda boy», qui est une pure fabrication des décrets présidentiels, ne peut logiquement rien attendre de costaud. Sa demande de retraite «anticipée» résulterait de la simple évidence, car son bail de Premier ministre est par essence résiliable, donc tôt ou tard il sera remercié comme l’ont été avant lui Sadou Hayatou, Achidi Achu, Peter Mafany Musongue, Ephraïm Inoni (aujourd’hui détenu à Kondengui pour complicité de détournement des fonds publics) d’une part. D’autre part, le fait que Philémon Yang prenne les devants en usant d’acrobatie intellectuelle pour travestir une lettre de démission en une lettre de demande de démission, voire de demande de prise de retraite en pleine exercice de fonction, intrigue à plusieurs niveaux. D’un, l’actuel Pm veut-il faire croire qu’il est fatigué, lui qui avant sa promotion passait le gros de ses journées à se ronger les pouces au secrétariat général de la présidence de la République. C’est un secret de polichinelle qu’à la présidence, seul le secrétaire général détient la réalité du pouvoir. Ses adjoints ne sont généralement là que pour inaugurer les chrysanthèmes. A l’époque de Philémon Yang, son aequo en l’occurrence René Sadi avait la préférence du Chef de l’Etat dont il était de tous les voyages officiels à l’étranger? De deux, de quelle fatigue excipe l’actuel Pm, lui qui avant son parachutage à la présidence faisait figure de momie à l’ambassade du Cameroun au Canada. Une longévité qui a fait le lit d’une inertie à nulle autre pareille au sein de la représentation diplomatique dans ce pays d’Amérique où la jeunesse camerounaise se rend par centaine pour des raisons académiques ou professionnelles. Les témoins de l’époque s’en souviennent: Yang était généralement aux abonnés absents quand ses compatriotes avaient besoin de leur ambassadeur. On le sait, les hauts fonctionnaires sont comme les livres hauts placés dans les bibliothèques: ils servent le moins.
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Mais au fait, que vaut Philémon Yang?

Ceux qui posent cette question gardent en mémoire l’humiliation électorale de celui qui fut en octobre dernier le directeur de campagne du candidat Biya lors de la présidentielle. Philémon Yang fit perdre le président sortant dans son Nord-ouest natal. En cette circonstance là, il n’eût pas le bon goût de tirer les leçons de son incapacité et de donner sa démission. Pourquoi aujourd’hui veut-il «se retirer» alors que le compte à rebours de son départ est déjà enclenché?

Concernant son bilan à la primature, nombreux sont les observateurs avertis qui ne tarissent pas de critiques à l’encontre de l’actuel locataire de l’immeuble étoile: leadership terne sur les membres du gouvernement, incapacité à juguler le chômage, incapacité à attirer les investisseurs étrangers, flou artistique dans l’action, conseil de cabinet aux allures d’incantation sans suite.

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Philémon Yang qui reste toujours scotché à la présidence du conseil d’administration de Camair-Co endosse une grande responsabilité dans la débâcle de cette compagnie aérienne. Un bilan sombre à tous les niveaux qui mériteraient peut-être «une mise à la retraite anticipée».


LCN


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