Cela fait dix jours que Xi Jinping, le futur président chinois, n’est pas apparu en public. A un peu plus d’un mois du 18e Congrès, lors duquel M. Xi doit succéder à Hu Jintao à la tête du parti, une telle absence alimente toutes les rumeurs à Pékin. Surtout quand les
médias officiels, pour toute réponse, ont rediffusé lundi 10 septembre son dernier discours, prononcé le 1er septembre à l’Ecole centrale du Parti.
Xi Jinping n’a pu recevoir Hillary Clinton le 5 septembre dernier en raison d’un mal de dos, se sont vus expliquer les diplomates américains. M. Xi a de même manqué son rendez-vous avec le premier ministre de Singapour. La thèse d’un accident de piscine se répand alors dans les chancelleries. Ainsi que sur le Web chinois.
Lundi 10 septembre, M. Xi n’est toujours pas présent lors de la visite à Pékin du premier ministre danois, Mme Helle Thorning-Schmidt, reçue par le vice-premier ministre Wang Qishan.
LES INTERNAUTES SE JOUENT DE LA CENSURE
Sur Internet, la censure est telle qu’il faut attraper au vol les messages de microblog Weibo avant qu’ils ne disparaissent. Et décrypter les charades. ‘Beibu shoushang’, littéralement, ‘ blessure au dos ‘ (et non mal de dos), est ainsi devenue une expression interdite de recherche.
Pour désigner le vice-président chinois dont le nom est proscrit, comme ceux de tous les responsables du parti , les internautes utilisent ‘she’, le pronom personnel anglais (elle), qui se prononce de la même manière que Xi, son patronyme. Soit dans des phrases en chinois : ‘Se peut-il que ‘she’ ait vraiment été mis de côté ?’, demande l’un. Ou encore ‘SHE est blessé, WHO l’a fait ?’, s’interroge @woshenanla, en jouant sur la prononciation de Xi (Jinping) et du président Hu (Jintao). Soit dans des phrases en anglais : ‘Where is she ?’ étant la plus échangée…