Contexte de la sortie d’Amédée Dimitri Touko Tom
Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) fait depuis quelques temps à des actes de défiance de certains de ses militants et cadres. Par exemple, il y a Me Tamfu Richard qui a été exclu des plateformes de communication du directoire du MRC, pour ses sorties vis-à-vis de l’actuel président par rapport à son soutien à Me Michelle Ndoki qui caresse le rêve d’arriver à la présidence du parti. Elle même aussi a été convoqué au conseil de discipline toujours par rapport à ses sorties médiatiques vis-à-vis des responsables actuels du parti. Sur ses publications Facebook, le cadre et militant du MRC Armand Noutack II n’est pas toujours tendre envers sa formation politique. En dehors des personnes citées, il y a plusieurs autres militants qui affichent de plus en plus des défiances vis-à-vis du MRC.
Cette réalité n’est pas que dans le MRC et l’opposition. Le SDF du défunt président Ni John Fru Ndi a connu ce même scénario avec le G27. L’affaire est pendante en ce moment dans les juridictions. Au niveau du RDPC, Pascal Charlemagne Messanga Nyamding et Saint Eloi Bidoung ont été évincés du parti pour leur défiance.
Un militant ne doit pas fragiliser son parti
C’est dans ce contexte que se justifie la sortie de Me Amédée Dimitri Touko Tom qui estime donc que le parti de Maurice Kamto doit instaurer la discipline et la respectabilité pour pouvoir convaincre. Il pense qu’un militant ne doit pas fragiliser son parti par la critique externe. « Toute critique, contestation, faites par un militant contre les orientations idéologiques du parti, contre les responsables du parti, en dehors des cadres statutaires est un acte de Délinquance Politique, un acte anti-parti passible de sanctions disciplinaires. Critiquer un parti politique dont on fait partie, dans des médias, ne procédera jamais de l’exercice de la liberté d’expression ; c’est du banditisme politique. Un militant n’a pas vocation à ridiculiser son parti, ni à le mettre dans l’embarras. Militer ce n’est pas l’art du contre-pied politique », écrit le juriste.
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Si le MRC veut convaincre, il doit d’abord convaincre de sa discipline et de sa respectabilité
Un parti politique est, plus que toute autre chose, une machine de guerre au service de la conquête du pouvoir.
Un parti politique ne saurait se réduire en un foutoir, une boîte d’interminables palabres…
C’est pourquoi, pour exister et fonctionner, un parti politique doit se doter de statuts et règlements intérieurs qui régissent son fonctionnement.
Un parti politique c’est aussi un laboratoire d’idées, dans lequel se conçoivent et se débattent des visions du monde, présentées sous la forme d’un programme politique.
Ces idées et programmes, une fois adoptés par les instances habilitées à le faire, sont la boussole du parti, sa ligne politique. Militer veut donc dire, vendre et défendre dans l’opinion, la ligne politique majoritaire du parti, puisqu’adoptée par les instances compétentes.
L’élaboration d’idées nouvelles, dans l’optique de parfaire le fonctionnement du parti ou d’enrichir son projet de société, de même que sa critique, se font dans un cadre statutaire déterminé par ses textes.
Comme une entreprise qui construit un objet technologique sensible, recherché et très avancé, un parti politique doit mettre un soin précieux à protéger le processus d’élaboration de ses idées politiques, à réserver au débat interne toutes les questions y afférentes, à garder le secret des « découvertes et inventions politiques » qui seront vendues au peuple contre des suffrages.
De même, un soin particulier doit être mis à bichonner, polir, défendre l’image des responsables politiques, qui porteront et incarneront ces trésors d’idées.
En même temps, afin de ne pas permettre aux entités politiques concurrentes de tirer avantage des joutes et querelles politiques internes, un soin particulier doit être mis à les protéger de la curiosité de l’opinion.
Dès lors, toute critique, contestation, faites par un militant contre les orientations idéologiques du parti, contre les responsables du parti, en dehors des cadres statutaires est un acte de Délinquance Politique, un acte anti-parti passible de sanctions disciplinaires.
Critiquer un parti politique dont on fait partie, dans des médias, ne procédera jamais de l’exercice de la liberté d’expression ; c’est du banditisme politique.
Un militant n’a pas vocation à ridiculiser son parti, ni à le mettre dans l’embarras. Militer ce n’est pas l’art du contre-pied politique.
Si le MRC veut arriver au pouvoir, il doit, sur la discipline de ses membres, démontrer sa capacité à maintenir en son sein le « bon ordre ». Il doit asseoir et défendre le respect de ses institutions.
Amédée Dimitri Touko Tom