Le gouvernement sénégalais reproche aux dirigeants de cette formation politique les « appels à des mouvements insurrectionnels qui ont entraîné de lourdes conséquences, incluant de nombreuses pertes en vies humaines, de nombreux blessés, ainsi que des actes de saccage et pillage de biens publics et privés ». Le ministre de l’Intérieur souligne par ailleurs dans son texte que « les biens du parti dissous seront liquidés conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur « .
Réaction du Pastef
Le Pastef conteste cette décision. « Cette décision n’obéit à aucune logique démocratique », critique Ousseynou Ly, membre de la cellule de communication du parti. « Cette dissolution n’est pas une surprise, mais le nouvel épisode d’une macabre série de démolition de la démocratie sénégalaise », dénonce Ousseynou Ly, membre de la cellule communication du Pastef, assurant que toutes les voies de recours possibles devant les institutions nationales et internationales pour casser cette décision des autorités sont déjà explorées. Le « Pastef n’est jamais allé seul à une élection, il a toujours évolué dans une coalition, comme dernièrement dans Yewwi Askan Wi ; donc nous n’avons pas besoin d’un parti politique légalement reconnu par l’Etat pour aller à une élection », avance-t-il, optimiste.
En journée, l’opposant, maire de Ziguinchor et candidat déclaré à l’élection présidentielle de février 2024, Ousmane Sonko, a été inculpé par le tribunal de Dakar et placé en détention pour « appels à l’insurrection et complot » contre l’État. L’homme politique sénégalais a décidé d’entrer dans une grève de la faim. Des manifestations contre l’incarcération de l’opposant ont eu lieu dans la journée, à Dakar et Ziguinchor, et au moins deux personnes sont décédées.