L’universitaire estime que l’absence de régulation adéquate des médias contribue à ces dérives. Bien que la Commission Nationale de la Communication (CNC) existe, elle est perçue comme un outil politique au service de certains intérêts, ce qui limite son efficacité.
L’homme politique souligne également la responsabilité collective dans ce problème, appelant les citoyens à prendre conscience de leur rôle dans la création d’une nouvelle tendance médiatique. Il estime que les médias doivent montrer des alternatives positives aux comportements radicaux et aux dérives médiatiques.
En conclusion, l’auteur appelle à une réflexion sur la manière dont les médias et la communication peuvent être régulés de manière plus responsable au Cameroun, tout en encourageant une nouvelle tendance médiatique axée sur des débats constructifs et des alternatives positives.
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Les dérives comme celles du Pr Bahebeck sont régulières au Cameroun et c’est le résultat de la dérégulation des médias. Pr Bahebeck fait partie de ce que les médias contemporains appellent « bons clients ». C’est un « produit » rare. Un produit prisé. Une usine à fabriquer les buzz. La preuve, c’est qu’on en parle longtemps après la diffusion de l’émission. Et cela fait monter la côte du média. C’est donc un « produit » qui passe bien sur notre marché médiatique. Pourquoi ? Parce que l’essentiel des téléspectateurs adoubent l’invité qui insulte le plus. Celui qui vient sur les plateaux régler des comptes ; donner des coups. Pour ce faire, Pr Bahebeck est devenu un « influenceur » comme bien d’autres sur le paysage médiatique. Et ça passe.
Absence de régulation
Une bonne régulation des médias permettrait d’éviter ces dérives. Et c’est la responsabilité de l’État. On me dira que la CNC existe. Mais, c’est un outil politique au service de certains groupes d’intérêts. Par exemple, vous pouvez injurier à votre guise tant ce que cela ne touche pas au Président de la République. Si vous ne parlez pas de coups d’État, alors personne ne vous inquiétera. J’exagère un peu mais, c’est plus ou moins cela. On a rien à foutre si les injures concernent le SDF.
Responsabilité collective
Mais, en dehors de l’État, je crois toujours qu’une nouvelle mouvance doit naître pour occuper l’espace public. C’est une responsabilité citoyenne. En matière de communication, l’attention du public est un jeu à somme nulle. C’est-à-dire que si vous ne la captivez pas, alors elle va ailleurs. Beaucoup de citoyens camerounais ont abandonné l’espace public aux radicaux qui y déversent tout type de dérives. Et du coup, l’on croit que la radicalité et ses manifestations sont les normes du débat. Je n’ai entendu que très rarement le commentaire d’un débat aller dans le sens de ce qu’un invité a bien défendu une position. Dans ce cas, les gens disent n’avoir rien eu à se mettre sous les dents. Aucun influenceur ne partage. Par contre, on partage les séquences où un invité « lave » l’autre. Voilà un bon débat !
Nécessité d’une nouvelle tendance
En effet, en quête de vérité, les gens ne croient qu’à ce qu’on leur présente comme vérité ou comme norme. Que voulez-vous si nous ne montrons pas d’autres alternatives aux citoyens ?
Pour moi, ce n’est qu’une affaire de tendance à inverser. Il faut montrer une nouvelle tendance mieux élaborée. Mais, est-ce que vous aimez lire alors? Vous aimez le Japap! Voilà ça alors!
Louis-Marie Kakdeu
LMK