Ulrich Takam : « Tous les comiques ne sont pas des humoristes…»

Ulrich Takam est un jeune Humoriste qui se fait entendre et surtout se fraie un chemin dans la cohue des humoristes depuis peu. Il a bien voulu nous accorder une interview dans laquelle il met l’accent sur son statut d’artiste. Il est également revenu sur sa première scène grandeur nature à Douala Bercy et ses projets artistiques.

lebledparle.com : Merci de répondre à nos questions. Pouvez-vous vous présenter brièvement à nos lecteurs ?

Ulrich Takam : je commencerai tout d’abord par saluer tous vos lecteurs et merci pour l’intérêt que vous accordez à ma modeste personne. Alors Ulrich Takam c’est qui ? Je dirai tout simplement que c’est un amoureux de la culture camerounaise en général et du théâtre en particulier qui a choisi de faire carrière dans l’humour qui est l’un des couloirs du théâtre, son véritable amour dans l’univers artistique. En clair c’est un jeune camerounais qui se bat depuis peu pour faire connaitre son talent d’humoriste tout d’abord du public camerounais et puis suivra pourquoi pas le public de l’extérieur.

L’humour, c’est votre vocation ou bien l’animation ?

Ulrich Takam : cette question me pousse bien sûr à souligner que je suis par ailleurs animateur à kalak fm, une radio de Yaoundé. Quant à savoir de l’animation ou de l’humour, quel est ma vocation, je commencerai par préciser que c’est depuis 2008 que j’ai fait mes premiers pas dans la radio et je suis à seulement un an dans l’humour mais cela ne veut en rien dire que l’un me semble plus destiné que l’autre. Et puis qui a dit que le nombre limite de vocation qu’un individu peut avoir c’était 1 ? Il n’est pas exclut que je sois voué au deux surtout que il s’agit de pratiquement la même chose : l’entertainment .

Comment conciliez-vous les deux casquettes d’humoriste et d’animateur radio?

Ulrich Takam : pour tout vous dire ce n’est pas si difficile que ça, ce n’est pas comme si je fabriquais les parpaings jusqu’à 15H et à 16H j’allais attaquer au marché centrale. C’est un travail qui est beaucoup plus spirituel. Cela nécessite certes énormément de réflexion. Mes émissions quand je peux je les prépare sur la semaine, ce qui me donne un peu de temps pour rédiger mes sketches en semaine et après l’émission je les enregistre. La rédaction de mes sketches demande énormément de recherche, de lecture et de silence autour de moi. C’est pas toujours évident à la veille d’un spectacle car il faut entrer en résidence de création, mais tout comme les femmes j’ai un secret, mon secret ce n’est pas magie crevette comme ces dames mais c’est une bonne organisation du temps qui est mien.

S’il vous était demandé de faire un choix entre l’animation radio et l’humour, quel sera votre choix ?

Pour approfondir : Fabrice Ondoa : « Nous avons trop respecté le Chili »

Ulrich Takam : la seule personne qui pourrait me demander cela c’est Dieu, et je causais encore avec lui ce matin, il m’a dit qu’il ne peut jamais me demander ça. J’ai son numéro si vous pensez que je mens, appelez le et demandez le lui. Enfin pour être un peu plus sérieux, il n’y pas de choix à faire en réalité. Me demandez de choisir entre la radio et l’humour c’est comme demander à locko de choisir entre le rnb et la soul ou l’afropop ou je ne sais pas moi trop quoi. Je vous les dis plus haut c’est la même chose, c’est de l’entertainment. J’ai commencé la radio alors que je venais de passer le BEPC, j’allais à la radio tout en fréquentant, j’ai toujours fait deux choses à la fois, ce n’est pas aujourd’hui que ça va changer.

Dans quel état d’esprit écrivez-vous vos textes ?

Ulrich Takam : j’écris généralement avec beaucoup de sérénité et de calme. Pour entrer en résidence d’écriture, il faut forcement que certains préalables soit remplis. Pour écrire sur un sujet il faut forcement qu’à travers mes recherches j’acquiers un certain nombre de connaissances sur le sujet parce que j’ai des soucis de vraisemblance dans mon style humoristique mais aussi il faut surtout que le sujet me parle, si je ne sens pas un sujet, il est difficile que j’écrive dessus.

Parlez-nous de votre dernier show grandeur nature à Douala Bercy ? C’était à quelle occasion déjà ?

Ulrich Takam : show grandeur nature c’est un peu trop dire. En réalité j’ai presté à douala bercy à l’occasion de la nuit du challenge organisée par un ainé dans le métier GATEAU INTERNATIONALE et pour moi ce fut un honneur de partager la scène avec tous ces grands frères notamment NANA ARDO, KALAGAN, MARKUS, MOUSTIK BASSEEK FILS etc… Ce n’était certes pas la première fois mais à chaque fois que je partage une scène avec un ainé, pour moi c’est un moment magique. Ce que j’ai vraiment aimé c’est quelque chose auquel je ne m’attendais pas. Je savais que le public allait aimer mon spectacle vu que je m’étais préparé pour ça, mais ce que je ne savais pas c’est que ce public allait l’aimer au point de retenir mon nom pour le hurler à la fin de ma prestation. C’était vraiment un moment inoubliable surtout que c’était ma première scène dans la ville de douala.

takam case des arts — Ulrich Takam sur scène – DR

Vous avez la boule au ventre, quand vous montez sur scène ?

Ulrich Takam : oui oui, à chaque fois, je ne sais pas si le public va aimer même si je l’ai fait lire par plusieurs personnes qui ont apprécié. J’ai toujours cette frousse la.

Pour approfondir : Patrick FANDIO: « J’ai quitté Bangangté pour rejoindre la France, un peu par hasard »

Quels sont vos projets ?

Ulrich Takam : des projets j’en ai plusieurs mais s’il faille parler de ceux concernant l’humour, déjà celui à court terme c’est de me faire connaitre à l’échelle nationale, multiplier les scènes et les sketches. J’ai un spectacle d’une heure intitulé « faut pas rêver » qu’avec mon équipe on fait tourner. Déjà deux représentations, la troisième est en pleine préparation probablement pour la fin du mois d’avril ou en début de mois de mai. Ne vous inquiétez pas, vous aurez l’information quand tout sera callé mais déjà j’invite tous vos lecteurs à venir me voir en salle à chaque fois qui en ont l’occasion, c’est un bonheur et de l’humour assuré. Je les invites par ailleurs à me suivre sur ma page facebook ULRICH TAKAM OFFICIEL et à s’abonner à ma chaine youtube : ULRICH TAKAM pour ne louper aucune de mes vidéos.

5 humoristes dont vous êtes fans ?

Ulrich Takam : tous les humoristes sont comiques et forcement on les aime et on en est fan. Maintenant tous les comiques ne sont pas des humoristes même s’ils ne le savent pas surtout dans notre contexte où on ne sait pas trop bien qui est humoriste et qui est comique. C’est la raison pour laquelle je ne vais pas citer des noms pour ne m’attirer des problèmes mais je dirai que je suis fan de tous les comiques camerounais qui suscitent chez moi le rire, ce qui est le plus important et je vous assure qu’ils sont nombreux, un nombre de loin supérieur à 5. Celui la qui m’a tout de même influencé, pas dans les idées mais beaucoup plus dans le style c’est DIEUDONNE MBALLA MBALLA parce qu’il faut préciser que je suis beaucoup plus dans du one man show que dans du stand_up.

Merci de vous nous avoir accordé un peu de votre temps et bonne continuation Ulrich Takam !

Ulrich Takam : Merci à vous pour le soutien, merci de croire en mes projets humoristiques et merci surtout pour cet accompagnement. Merci à mon équipe notamment mon régisseur lumière EMMANUEL KEMMOE, mon régisseur son FABRICE NGUANGUE, et mon metteur en scène LANDRY NGUETSA. Merci enfin à vos lecteurs d’avoir consacré quelques secondes de votre précieux temps pour me lire. De belles choses arrivent, je puis vous l’assurer.