Né le 17 août 1955, Jean-Marie Émébé a commencé sa carrière sportive dans le judo. C’est en observant l’engouement médiatique entourant le combat d’un ami boxeur, Hugues-Thierry Samo, qu’il a décidé de se tourner vers la boxe. Il a rejoint l’Union Boxing Club, la section boxe de l’Union Sportive de Douala, sous la tutelle de l’entraîneur emblématique Ngom Priso et avec Mathurin Ngassa NGuelohe en tant que président, comme le rapportent nos confrères de Boxe237legend.
Jean-Marie Émébé entame ainsi une brillante carrière de boxeur qui l’a conduit de la salle de boxe du Camps de l’Unité de New Bell (Douala) jusqu’au sommet de la boxe mondiale aux États-Unis. Il a décroché une médaille d’or au championnat d’Afrique de Brazzaville, suivie d’une médaille d’argent au Championnat du monde militaire de boxe. Il a ensuite été sélectionné pour représenter son pays aux Jeux olympiques de Montréal en 1976, dans la catégorie des moins de 75 kg.
Cependant, en raison du boycott des Jeux par plusieurs pays africains, Jean Marie Émébé n’a pas eu la chance de disputer son premier combat olympique contre l’Américain Michael Spinks, qui remporta finalement la médaille d’or lors de ces Jeux. Malgré cette déception, Jean-Marie Émébé a utilisé son expérience pour entamer une carrière professionnelle en 1976, en enchaînant une série impressionnante de 12 victoires, toutes par KO.
Parmi ses réalisations notables, Jean-Marie Émébé a remporté le titre de Champion d’Afrique des poids moyens en battant le Nigérian Billy Savage le 5 novembre 1977 à Lagos. Il a défendu ce titre avec succès face au Ghanéen Richard Ofosu le 9 décembre 1979 à Dakar.
Envol à l’international
Forte de cette domination au niveau continental, il a tenté sa chance pour le titre mondial, livrant un combat mémorable contre le champion du monde WBA des mi-lourds, Marvin Johnson, le 20 septembre 1986, à Indianapolis, aux États-Unis. Bien qu’il ait imposé un combat difficile à Johnson, l’arbitre a pris une décision controversée en arrêtant le combat au 13e round, privant Jean Marie Émébé du titre mondial. Il a également combattu pour le titre WBA des mi-lourds contre Virgil Hill le 3 avril 1988, mais a perdu par KO, alléguant avoir été drogué à la morphine. Il a finalement pris sa retraite en 1995 et vit en France avec sa famille.
L’histoire de Jean-Marie Emébé comme celle de Francis Ngannou, Joseph Bessala, Ndongo Ebanga ou encore Carlos Takam, montre que le Cameroun est depuis de longues dates, une terre de combattants.