Affaire Glencore : Paul Biya approuve une plainte au Tribunal criminel spécial

La SNH demande l’ouverture d’une enquête relative aux révélations de corruption impliquant Glencore depuis juillet de cette année. Cette société multinationale de négoce, de courtage et d’exploitation de matières premières a été pointée du doigt par la justice américaine début 2022 pour son implication dans un réseau transnational de corruption, reconnaissant avoir commis des actes de corruption auprès de hauts responsables de la SNH et de la Société Nationale de Raffinage (Société nationale de raffinage ou Sonara) entre 2007 et 2018. Le montant impliqué dans ces transactions secrètes était de 7 milliards de francs CFA.

Il y a quelques jours, Adolphe Moudiki, le directeur général de la SNH, s’est  rapproché du chef de l’Etat, à l’effet de déposer une plainte au Tribunal criminel spécial (TCS). Paul Biya a donné son assentiment pour cette démarche. Toute chose qui ouvre la voie à un procès impliquant toute la chaîne décisionnelle de la SNH, à laquelle Glencore accuse d’avoir versé 7 milliards de francs CFA de pots-de-vin durant  plus de 11 ans, pour faciliter ses opérations au Cameroun. 

« Je demande l’autorisation du président pour déposer une plainte auprès du Tribunal pénal spécial pour ouvrir une information judiciaire afin que les individus impliqués dans cette affaire puissent être interrogés. », peut-on lire dans lettre du patron de la SNH. Le chef de l’Etat a répondu par l’affirmative : « Oui ! »

Faire avancer l’enquête et établir les responsabilité

Pendant la période où ces événements se sont produits, comme l’a reconnu Glencore, l’actuel directeur général de Sonara n’était pas en fonction. Charles Metouck, actuellement incarcéré à la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé, dirigeait alors la raffinerie. Néanmoins, depuis sa cellule de prison, il a publié un communiqué niant toute implication dans cette affaire.

Cette action en justice pourrait ouvrir un nouveau chapitre dans l’affaire Glencore et déboucher sur une information judiciaire situant les responsabilités individuelles de chaque partie. Un dénouement qui plairait sans doute à Me Akere Muna, l’un des tout premiers à être monté au créneau pour qu’une enquête soit menée.