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Maurice Kamto : « notre parti est sorti moralement et politiquement gagnant de ce boycott de 2020»

Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a fait cette déclaration, le 10 décembre 2023, dans son discours de clôture de la troisième convention ordinaire de son parti.

Kamto Simh

Il est revenu la décision de son parti de ne pas prendre part aux municipales et législatives. Il reconnait que cette décision n’a pas été appréciée de tous. « En 2020, notre parti a décidé de ne pas prendre part aux élections législatives et municipales, pour les raisons que nous avons longuement expliquées. Certains de nos militants, aussi bien des cadres nationaux que des responsables des organes de base du parti ont pu mal comprendre cette décision ou ne l’ont pas acceptée. Il s’en est suivi quelques démissions de cadres dont quelques-uns sont allés créer leur propre parti politique. Nous comprenons que des ambitions personnelles aient pu être contrariées par le boycott. Mais comme nous l’avons dit à diverses occasions, l’ambition personnelle ne saurait être mise au-dessus de l’intérêt du parti et a fortiori de la Nation camerounaise », rappelle Maurice Kamto.

L’homme politique salue la base militante toujours resté fidèle au parti. « Quelques responsables des organes de base du parti se sont mis en retrait des activités du parti pendant un moment, avant de se remobiliser. Mais je puis vous assurer que l’écrasante majorité de nos militants avaient compris et soutenu pleinement la décision de boycott de ces fameuses élections que le régime avait transformé en un immense piège politique qui allait se refermer à jamais sur notre parti. Depuis bientôt quatre ans je ne peux pas vous dire combien de témoignages j’ai reçus de nos militants, voire des sympathisants me disant que notre boycott fut une décision de sagesse, et qu’elle a sauvé notre parti de la destruction. La présence massive à cette Convention des délégués qui sont des responsables dans les organes de base du parti et dont ceux qui sont là ne représentent qu’une partie des délégués statutaires est le témoignage éloquent du soutien sans faille de la base militante et des cadres du MRC à tous les niveaux à cette décision historique de boycott. Cette décision fut prise, croyez-moi, la mort dans l’âme, à un moment où notre parti bénéficiait d’une grande empathie de la plupart des Camerounais, à la suite de l’incarcération inique et cynique de ses principaux dirigeants en 2019 », ajoute Maurice Kamto.

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Il s’étonne de l’attitude des autres formations politiques qui ont eu plus mal du boycott que le MRC. « L’attitude du parti au pouvoir ainsi que de ses alliés de tous bords, qui critiquent depuis quatre ans de façon virulente notre décision de boycott de 2020, et essaient de construire ce qu’ils appelant notre incohérence, confirment sans l’ombre d’un doute que ces élections, convoquées dans la précipitation le soir de notre visite mémorable sur le site de la tragédie Ngouache à Bafoussam, était un traquenard politique pour le MRC. Sinon, comment pouvez-vous expliquer que ce soit ce parti et ses alliés qui se plaignent le plus de ce boycott alors que nous leur avons donné l’occasion de s’octroyer sans gloire tous les sièges qui étaient en compétition? », Poursuit le leader du MRC.

Presque 4 ans après, Maurice Kamto affirme que le parti a plutôt grandi après le fameux boycott. « Nous savons aujourd’hui que les élections couplées de 2020 étaient conçues par nos adversaires comme une sorte de second tour de l’élection présidentielle de 2018, dont ils nous avaient spoliés de la victoire; leur objectif était de tout mettre en œuvre pour nous humilier électoralement afin de montrer que nous ne pouvions pas avoir gagné le scrutin présidentiel.  Mes chers Amis, notre parti est sorti moralement et politiquement gagnant de ce boycott de 2020. -D’abord, nous avons montré à nos compatriotes des Régions anglophones en particulier et à tous les Camerounais en général que nous sommes la seule force politique du pays qui a choisi de payer le prix politique le plus élevé afin qu’une solution pacifique, construite par une dialogue inclusif soit trouvée à la crise qui ravage ces deux régions. Et je puis vous dire que ce message politique a été bien entendu, si j’en juge ne serait-ce que par le nombre impressionnant des nouvelles adhésions au MRC entre 2020 et 2023.  -Ensuite, notre mot d’ordre de boycott a été suivi massivement par les électeurs. En effet, d’après les rapports des observateurs nationaux et internationaux de ce scrutin couplé de 2020, le taux de non-participation se situait entre 75 et 80% d’un corps électoral, qui est déjà très faible. Sans prendre part à ces élections, notre parti a ainsi montré la solidité de son ancrage dans notre peuple souverain. -Enfin, il est apparu après coup que notre boycott de cette mascarade électorale de 2020 a préservé l’unité de notre parti, menacée par les ingérences administratives et les conditions de formation des listes électorales. En effet, l’ouverture à ce qu’on a appelé alors les membres de la société civile et aux personnalités indépendantes avait frayé la voie à des opportunistes politiques sans conviction ni loyauté envers notre parti. Ils sont donc partis comme ils sont venus », martèle l’acteur politique.

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