Abdouraman Hamadou Baba pense que la Constitution de la République du Cameroun ne donne pas carte blanche au Président de la République sur la question de la prorogation du mandat des députés… Ainsi, il demande à Paul Biya de respecter le calendrier électoral et que ça ne doit pas être une affaire du MRC, mais de tous les citoyens camerounais.
Lebledparle.com vous propose le texte intégral
Ceux qui estiment que la bonne interprétation des dispositions de l’alinéa 4 de l’article 15 de la Constitution du Cameroun est celle, jusqu’ici, faite par le Chef de l’Etat, cautionnent implicitement l’idée que cette Constitution a, en même temps, consacré un principe et son contraire.
Il est incontestable que la Constitution de la République du Cameroun du 2 juin 1972, telle que révisée le 18 janvier 1996, modifiée et complétée le 14 avril 2008, a clairement consacré le principe de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.
Par ailleurs, ce principe de séparation des pouvoirs a régulièrement été exhibé par la majorité dominante de notre pays comme un gage de démocratie et de bonne gouvernance…
Si l’on admet donc que notre Constitution a fait de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire un principe fondamental du fonctionnement du système politique, il serait donc paradoxal et inimaginable que cette même Constitution, à travers son article 15 alinéa 4, donne carte blanche au Président de la République pour initier la procédure de prorogation ou d’interruption du mandat des tenants du pouvoir législatif que sont les députés.
La saisine de l’Assemblée Nationale par le Président de la République sur la base de l’article 15 alinéa 4 susvisé et le vote qui en découlerait ne peuvent se justifier que dans le cas où le Cameroun serait dans une situation d’une gravité sans conteste, de sorte que la prorogation ou l’interruption du mandat des députés s’impose aux yeux de tous comme une évidence.
D’aucuns pensent, à tort, que ce débat est politique et ne doit se faire actuellement que sous le prisme de la participation directe du MRC à la prochaine élection présidentielle.
À mon sens, indépendamment des contingences politiques et/ou politiciennes, tous les citoyens camerounais ont le droit et l’obligation de s’assurer que le Président de la République respecte son serment et qu’il veille effectivement au respect de la loi fondamentale qui est le socle sur lequel repose entièrement notre nation en construction.
Abdouraman Hamadou Babba
Citoyen Camerounais (À qui Ça Suffit Comme Ça !)