A ce titre, 2 326 enseignants rattachés au ministère des Enseignements secondaires (Minesec) ont été privés de salaire depuis le mois de janvier 2024. Il s’agit de « mesures conservatoires » prises contre ces personnels « qui ont été signalés absents à leurs postes de travail » et qui se sont « dérobés aux justifications de leurs positions administratives », selon un communiqué de la ministre Nalova Lyonga rendu public mercredi 17 janvier.
Selon le membre du gouvernement, ces personnels privés de salaire ont été repérés suite à l’appel à la dénonciation qu’elle avait lancé il y a presque huit mois. L’on se rappelle que le 30 mai 2023, la Minesec avait, par voie de communiqué, invité toute personne ayant connaissance des enseignants absents à leur poste de travail à les « dénoncer sous anonymat » via une plateforme numérique dédiée à cet effet.
Les mesures conservatoires prises contre ces enseignants pourraient aboutir à la radiation de ces enseignants de la Fonction publique. Surtout que, dans sa circulaire du 28 décembre 2023 relative à l’exécution de la Loi de finances 2024, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, annonce dès l’année en cours « des mesures disciplinaires de révocation ou de licenciement des agents publics qui restent suspendus depuis quatre années ». Le 23 octobre dernier, Nalova Lyonga avait déclaré avoir détecté dans ses fichiers 1 571 enseignants déclarés en position d’abandon de poste de travail.
Un problème récurrent dans l’enseignement secondaire
L’absentéisme des enseignants est un réel problème au Cameroun, pas seulement dans l’enseignement secondaire. En février 2022, le ministre de l’Education de base (Minedub), Laurent Serge Etoundi Ngoa, menaçait de sanctions les enseignants absents de leurs postes de travail. « Personne ne peut tolérer que son enfant aille dans une école où il n’y a pas d’enseignants. Des gens recrutés avec l’aide de nos partenaires, sur décision du chef de l’État, doivent travailler. Ils ne peuvent pas gagner de l’argent sans le justifier. Il faut qu’on réduise au maximum ce type de comportement », s’était-il insurgé. En 2022, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), Joseph Le, déclarait que 8 766 agents publics, pour la plupart des enseignants, sont sous la menace d’un licenciement.