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Les coureurs kényans font appel à des « lièvres » pour préparer les JO de Paris 2024

Le Kenya totalise 69 médailles olympiques dans les courses de fond et 28 de demi-fond. Ces performances remarquables sont le fruit d’un entraînement rigoureux et d’un soutien inestimable : les « lièvres ». Ces partenaires d’entraînement, bien que méconnus, participent à la préparation des athlètes kényans selon un reportage de RFI.

Kenya
Athlètes kényans-DR
Les « lièvres » sont des piliers de l’entraînement des athlètes kényans. Sur la piste du stade Kipchoge à Eldoret, Lilian Kasait s’entraîne sans relâche pour les Jeux de Paris, où elle est qualifiée pour le 10 km. À ses côtés, à une allure vertigineuse, court Elkan Abet, son lièvre. « Mon travail, c’est juste l’athlétisme. J’aime courir. Moi, je n’ai jamais fait de marathon. J’entraîne juste les femmes. Je les aide toujours. J’aime bien ça, parce qu’on m’a employé pour ça. J’ai commencé en 2012 et ils me paient 150 dollars par mois. Ce n’est pas mal. Ça m’aide beaucoup », explique-t-il à nos confrères de RFI.

Joseph Chiromei, entraîneur de l’équipe nationale kényane, souligne l’importance des lièvres dans la préparation des athlètes : « J’ai six lièvres et sept coureuses ce matin. Le lièvre est là pour conserver une allure régulière et motiver les coureurs. » Il ajoute que ces lièvres permettent aux athlètes de s’habituer à des allures élevées, leur donnant ainsi un avantage considérable lors des compétitions : « Quand les coureuses courent avec un lièvre, une fois qu’elles se sont habituées à l’allure des hommes, quand elles sont seules durant les courses, elles font des temps fantastiques. Par exemple, Ann Rose Mary Wanjiru que j’entraîne, elle a déjà couru un marathon en 2h16, deux fois. »

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Un investissement lucratif

Les lièvres ne se contentent pas d’assister les femmes ; ils sont aussi essentiels pour les hommes. Leur rôle est tellement vital que certaines courses les embauchent pour imposer une allure spécifique. Julien Di Maria, entraîneur de l’équipe Kechei, explique : « Dans un marathon d’envergure, on peut être entre 2 500 jusqu’à 10 000 euros en fonction des chronos nécessaires, de l’allure et de la distance que va parcourir le lièvre. Il signe des contrats, tout est indiqué dedans. »

Cependant, être lièvre peut être mentalement exigeant, surtout dans une société patriarcale comme celle du Kenya. Di Maria observe : « Il y en a qui se disent : « Moi, de faire lièvre à des femmes toute ma carrière, c’est moyen. » Mais, s’ils gèrent bien leur carrière, ils peuvent faire ça pendant dix-quinze ans et gagner plus d’argent que des coureurs qui vont juste terminer des courses et ne pas être dans le top du top. »

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Le niveau de performance des lièvres est impressionnant. Par exemple, un marathon en 2h16 est bien en dessous du minimum olympique pour se qualifier au marathon féminin, fixé à 2h26. Chez les hommes, le minimum olympique est de 2h08, et au Kenya, une centaine d’athlètes courent en dessous de ce chronomètre.


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