L’heure est à l’accalmie entre les chefs traditionnels et les prêtres du diocèse de Bafoussam. Après des lourdes altercations verbales entre les « gardiens de la tradition » et l’évêque de Bafoussam monseigneur Paul Lontsié-Keuné au sujet de l’homosexualité et la colonisation, le gouverneur de cette région Awa Fonka Augustine s’est mis en médiateur pour remettre la paix entre les deux entités.
Mission accomplie ce 11 juillet 2024. Le patron de cette région du Cameroun a réuni le président des chefs traditionnels Sa Majesté Maurice Tchio, roi des Bamendjo et l’évêque de Bafoussam pour lever le malentendu qui existait entre les deux groupes. A l’issue de cette assise entre ces personnalités, les responsables ont exprimé leur volonté de collaborer pour le bien de leur région.
L’homosexualité et la colonisation, la pomme de discorde
En effet, les faits remontent dans la semaine du 26 mai 2024. Les chefs traditionnels se sentaient visés par les propos de Monseigneur Lontsié-Keuné. « Un chef n’est qu’un chef, un point c’est tout ! Et Dieu est Dieu… nous n’allons plus nous laisser faire », aurait déclaré l’évêque. Pour les traditionalistes, « l’église catholique est une religion qui a été imposée aux africains par les missionnaires par les châtiments corporels ». De plus, les chefs traditionnels n’approuvent pas cette décision du Vatican de légaliser l’homosexualité.
Par ces propos de l’évêque, les chefs traditionnels ont décidé de ne plus fréquenter les églises en attendant que la paix revienne. « Limitez-vous à vos messes dans vos églises. Nos villages ne sont pas sous votre juridiction », ont-ils déclarés sur communiqué. Dans le même communiqué, les « gardiens de la tradition » demandent à l’évêque de faire preuve d’humilité et de présenter ses excuses.
Avec la réunion du gouverneur ce 11 juillet 2024, l’on espère que la paix est de retour entre l’église et la tradition dans cette région.