Xavier Messe, journaliste chevronné, constate une transformation notable dans le paysage médiatique actuel, marquée par une atmosphère d’intimidation et de crainte parmi les professionnels de la presse.
Cette évolution est en partie due à un arrêté récent du préfet du Mfoundi, qui a instillé une peur généralisée chez les journalistes concernant les répercussions de leurs publications.
Dans ses propres pratiques, Messe révèle qu’il est devenu extrêmement prudent avant de publier un éditorial, allant jusqu’à consulter plusieurs personnes, y compris des juristes, pour évaluer les risques juridiques potentiels. « Aujourd’hui, on voit comment les journalistes ont peur de s’exprimer. Chaque fois que j’écris un éditorial, je suis obligé de le faire lire à plusieurs personnes, y compris des juristes, pour me dire ce que je risque. C’est un comportement que je n’avais pas. « , a-t-il confié lors de l’émission “7 Hebdo“ sur Stv.
Messe observe que cette appréhension s’est répandue à travers toute la presse, affectant le ton et le contenu des publications. Il note un contraste frappant entre les titres des journaux d’aujourd’hui et ceux d’il y a cinq ans, reflétant une réticence croissante à aborder des sujets sensibles.
« Durant toute ma carrière, aucun de mes articles n’a été censuré.Mais aujourd’hui, je n’ai pas la même liberté. Je prends des précautions que je ne prenais pas. Si aujourd’hui j’estime être outillé pour prendre des précautions, à plus forte raison les autres. Regardez les titres de journaux, la presse qu’on a aujourd’hui n’est pas celle d’il y a 5 ans, parce que tout le monde a peur.« , déplore-t-il, soulignant l’impact de cette peur sur la qualité et la liberté de la presse.