Dans un message porté émis à l’adresse de tous les préfets de la région du Centre, le gouverneur de la région, Naseri Paul Béa rappelle que toute opération de déguerpissement de masse nécessite l’approbation du ministre de l’Administration territoriale. Une précision qui intervient dans un contexte où le département du Mfoundi est sous les feux de l’actualité suite à un arrêté préfectoral controversé.
Selon le journal Le Messager, qui après avoir traité l’arrêté du préfet d’une « mesure d’austérité contre les opposants » la semaie derière, est revenu sur le sujet dans son édition d’hier, lundi 22 juillet 2024, et fait savoir que le patron de la région, en relayant les directives du ministre, a indirectement mis en lumière les actions du préfet du Mfoundi, Emmanuel Djikdent, qui ne faisait qu’appliquer les ordres de sa hiérarchie. « Il est désormais requis de suspendre jusqu’à nouvel ordre les opérations de déguerpissement collectif », rapporte le message de Naseri, citant les instructions du ministre.
Le document, signé par le Secrétaire général plutôt que par Naseri lui-même, révèle que les préfets de la région du Centre avaient reçu l’ordre de procéder à des déportations massives des populations réfractaires au régime. La question se pose désormais de savoir si cette directive concerne uniquement la région du Centre ou s’étend à l’ensemble du pays.
Dans le prolongement des instructions ministérielles, le gouverneur a demandé aux autorités administratives de sensibiliser les maires sur la nature délicate de telles opérations, qui pourraient sérieusement perturber l’ordre public et la paix sociale.
Face à cette situation, le ministre de l’Administration territoriale exige que son accord soit obtenu avant toute action de déguerpissement. « Seul le ministre est habilité à autoriser l’éviction des Camerounais de leurs domiciles vers des destinations inconnues dans ce qui semble être un désordre administratif », conclut Le Messager.