Ce mardi 23 juillet, Human Rights Watch a également pris position contre cette mesure préfectorale. L’ONG estime que celle-ci porte gravement atteinte à la liberté de circulation et d’expression dans le département dont le chef-lieu est Yaoundé. « Ces annonces sont les dernières en date d’une série de décisions gouvernementales préoccupantes et manifestement destinées à museler l’opposition et la dissidence à l’approche des élections présidentielles de 2025 », a écrit HRW.
Human Rights Watch souligne que selon le droit international relatif aux droits humains, le droit à la liberté d’expression ne peut être restreint que pour certains motifs limités, tels que la sécurité nationale ou la protection des droits d’autrui. Même dans ces cas, les restrictions doivent être nécessaires, proportionnées et non discriminatoires. « L’arrêté du 16 juillet inclut des dispositions qui ne répondent pas à ces principes et pourrait être invoqué pour violer les droits et s’en prendre aux voix dissidentes », a déclaré l’organisation.
La liberté d’expression en péril
L’ONG conclut en appelant les autorités camerounaises à abroger ce décret et à respecter pleinement le droit à la liberté d’expression de tous les Camerounais à l’approche des élections. « À l’approche des élections, les autorités du pays devraient pleinement respecter le droit à la liberté d’expression de tous les Camerounais et abroger ce décret », lit-on dans sa dénonciation épistolaire.
La prise de position de HWR vient remettre une couche, sur un sujet déjà largement débattu ces derniers jours au Cameroun. La société civile et les hommes politiques proches du pouvoir pour certains, ont tous remis en cause cet arrêté d’Emmanuel Ndjikdent qui met en péril le sacro-saint principe de liberté d’expression.