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Cameroun : un rapport révèle des risques liés au blanchiment d’argent par le mobile money

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Le Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac) dans une étude rendue publique ce mois d’août 2017 révèle deux grands risques face à la  monté en force du mobile money

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Le Gabac évoque des Risques liés à l’identification de la clientèle et Risques afférents à la réalisation des opérations. L’étude est rendue compte dans une  publication intitulée « Les nouveaux moyens de paiements face aux défis de la lutte anti blanchiment et contre le financement du terrorisme dans la zone Cemac ».  Selon le Groupe, l’absence d’un dispositif efficace de vérification de l’authenticité des pièces d’identité par les opérateurs de téléphonie mobile constitue une forte limite à la prévention des risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. D’autant que, chez plusieurs opérateurs de téléphonie mobile, l’utilisation du mobile money est possible dès l’identification du client et non après vérification de l’authenticité de sa pièce d’identité.

Le Gabac pense qu’il y a des risques de blanchiment d’argent et de financement de terrorisme liés à la clientèle. « Ce risque peut se produire sous la forme d’un virement classique ayant une origine ou une destination criminelle (par exemple, financement du terrorisme). Les opérations peuvent servir à transférer des fonds entre complices, ou à les transférer vers d’autres pays dont les juridictions ont des réglementations (…) moins lourdes, où les fonds peuvent être utilisés pour financer d’autres activités criminelles », craint le Gabac.

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Concernant la seconde alerte sur les « risques afférents à la réalisation des opérations », le Groupe d’action identifie ici ceux liés aux commerçants. Et pour cause, ces personnes peuvent recevoir des montants substantiels de paiements et les faire apparaître comme le produit légitime de leur activité (cela pouvant comprendre l’intégration de fonds). « Les commerçants peuvent être des criminels eux-mêmes, escroquant leur clientèle, ou servant de façade pour le blanchiment du produit des activités de leurs complices, se faisant passer eux-mêmes pour des clients », indique le rapport.

En outre poursuit le Gabac, il y a des risques liés aux agents, intermédiaires et partenaires de détail. Ils se situent à un emplacement stratégique dans le cycle de paiement des services d’argent mobile : le chargement de sommes en espèces, le point de rachat ou retrait, et également la vente des appareils téléphoniques susceptibles d’être utilisés pour les opérations. Ces personnes ont donc la possibilité de falsifier leurs registres, d’ignorer des soupçons qui devraient sinon être signalés, ou simplement de constituer un point de faiblesse en n’exerçant pas leur fonction avec toute la vigilance nécessaire.

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Il y a également, selon le Gabac, des défis en rapport avec le biais de paiements transfrontaliers qui peuvent servir à déplacer des fonds d’origine criminelle de leur juridiction d’origine vers une autre juridiction dans laquelle ils peuvent servir à d’autres activités criminelles. « Les mouvements de fonds transfrontaliers rendent les recherches des autorités plus difficiles et permettent de camoufler l’objet du transfert. Ils constituent par conséquent une source supplémentaire de risque », note le Gabac. Enfin, il y a les risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme via les transferts internationaux. Car, relève le Groupe d’action, l’évolution des activités des opérateurs de la téléphonie mobile vers l’émission de la monnaie électronique au travers des cartes de paiement type « Visa », pour régler des transactions et pour retirer des espèces dans les guichets automatiques des banques, pourrait ouvrir la porte aux transferts internationaux à des fins de blanchiment d’argent de financement du terrorisme.


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