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Intégralité des échanges du Président camerounais avec la presse à sa sortie de la rencontre avec François Hollande

M. Le président, deux entretiens en moins de six mois, plus de quarante minutes d’échanges aujourd’hui. De façon globale, qu’est ce qu’on peut retenir?


Ce qu’on peut retenir, c’est que les relations entre la France et le Cameroun sont bonnes et même excellentes. Mais nous faisons face à un certain nombre de problèmes. Problème de sécurité dans le bassin du Niger et la situation au Mali. J’ai félicité le président Hollande pour l’action efficace au Mali. La descente des islamistes était une menace pour tous ceux qui défendent la liberté et l’opération a permis de sauver la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali. Nous coopérons également avec des états de la CEMAC et de la CEEAC pour stabiliser la situation en république centrafricaine. Nous avons parlé de tout cela et surtout aussi d’économie. Car le Cameroun est lancé dans un vaste chantier de construction et de modernisation des autoroutes, ports, aéroports et autres infrastructures. Nous sommes venus ici pour demander aux hommes d’affaires français de venir au Cameroun participer à ce grand mouvement de développement.

 

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Et le problème des droits de l’homme au Cameroun, est ce que vous l’avez abordé avec le président François Hollande ?
Nous avons abordé tous les problèmes. Au Cameroun, nous n’avons pas de problème des droits de l’homme. Il y’a combien de journaux et de radios ? Il n’y a aucune censure. Il n’y a pas de tortures, ni de disparitions. Mais je sais qu’il y a des personnes qui commettent des délits et qui, pour faire bonne figure, se présentent en prisonniers politiques. Quand vous avez détourné les fonds publics, et qu’on vous condamne, que voulez-vous qu’on fasse ? Nous sommes un pays où il n’y a pas de prisonniers politiques et de tortures.

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M. le Président, vu que vous parlez des droits de l’Homme, Michel Atangana est considéré comme un otage dans votre pays. Est-ce que vous allez bientôt ordonner sa libération ?
Michel Thierry Atangana que j’ai connu par des dossiers, je ne le connais pas personnellement et donc il ne peut pas être prisonnier politique, a été condamné par les tribunaux pour détournements de deniers publics. Et son affaire est en instance, car il a fait appel et il a également saisi la Cour Suprême. Nous attendons la décision de la Cour Suprême pour voir ce qu’il y a lieu de faire. Je ne veux pas contrarier les décisions de justice.

Quelle place occupe le Cameroun dans l’intégration sous régionale?
Sur l’intégration sous-régionale
Nous sommes en train de travailler pour qu’il y ait la liberté de circulation des personnes et des biens. Nous faisons des axes routiers. En ce moment, on en fait un pour nous relier au Congo, il y a déjà un qui nous relie au Gabon. Le Tchad et la RCA sont reliés. Nous allons bientôt créer une compagnie aérienne. L’intégration sous régionale avance et nous agissons en concordance dans la situation en RCA

La question de la double nationalité au Cameroun est-elle toujours à l’ordre du jour ?
C’est toujours le cas et nous y réfléchissons. J’avais promis la double nationalité et faire élire les camerounais de la diaspora. Un des engagements a été tenu et je tiens à remercier mes compatriotes qui m’ont élu à près de 80%, ça m’encourage à aller de l’avant.

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M. Le président, il y a des homosexuels emprisonnés au Cameroun. Est-ce que vous avez évoqué le sujet avec M. Hollande ?
Avant que je ne sois Président, le code pénal punissait ce délit dans notre pays. Maintenant il y’a discussion et les esprits peuvent évoluer dans un sens comme dans un autre. Mais actuellement c’est un délit. Nous venons d’ailleurs d’apprendre que les détenus condamnés pour homosexualité ont été libérés. Donc il y a une évolution des esprits.

 
M. le Président, cela fait plus de trente ans que vous êtes au pouvoir. Est-ce que vous n’êtes pas fatigué, est ce que vous ne voulez pas céder votre place ?
Est-ce que j’ai l’air si fatigué ? (Rires). C’est le peuple camerounais qui m’a élu au milieu d’une trentaine d’autres candidats. Evidemment personne n’est éternel, mais ce qui me préoccupe actuellement, c’est conclure mon mandat et tenir mes engagements.

Propos receuillis Par Ingrid NGOUNOU D’HALLIUM


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