Les autorités camerounaises, le Chef de l’Etat en tête, sont mobilisées pour retrouver la trace des français kidnappés à l’extrême-nord. Dans le même temps, 50 camerounais retenus au Nigéria attendent désespérément que le pouvoir de Yaoundé leur vienne en aide.
L’affaire fait la une de la quasi-totalité des médias depuis son déclenchement ce mardi 19 février 2013. Tanguy Moulin Founier, un employé de la société française Gdf Suez à Yaoundé, et six membres de sa famille ont été enlevés par des hommes armés dans la localité de Dabanga à 200 mètres de la frontière avec le Nigéria. Ils auraient ensuite été conduits au Nigéria
Les autorités camerounaises d’habitude prudentes sur ce genre de situation n’ont pas tardé à réagi. Quelques heures après le rapt, une mission d’urgence conduite par le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Augustine Awah Fonka a immédiatement été dépêchée sur le terrain. La zone a été aussitôt sécurisée par des éléments du Bataillon d’intervention rapide.
Le même jour, le président de la République a donné instruction pour que soient engagées les recherches afin de retrouver les otages français. Un communiqué du ministère des Relations extérieures indique même que « le gouvernement camerounais reste en contact permanent avec les autorités nigérianes et françaises ». Le ministère de la Défense pour sa part rassure que toutes les dispositions ont déjà été prises pour renforcer la sécurité au profit des expatriés
50 camerounais abandonnés
Une mobilisation tout azimut dont ne bénéficient pas les 50 commerçants camerounais détenus au Nigéria depuis le 28 janvier 2013. Selon le quotidien Le Jour, édition du 14 février, qui a révélé l’information, les commerçants camerounais ont été interpellés dans l’Etat de Djigawa au Nord du Nigéria à la frontière avec le Bénin. Ils convoyaient des véhicules de marchandises importés du Bénin.
La police nigériane leur reproche le manque de passeports et de documents de transit. Ce que contestent les mis en cause qui affirment détenir tous les documents officiels. Un des commerçants joint au téléphone par Le Jour, indiquait que 11 de ses compagnons séjournent depuis le 7 février dans un hôpital de la région parce qu’ayant été tabassés par les policiers nigérians.
Yaoundé muet
C’est vrai qu’il ne s’agit pas d’un enlèvement par un groupe terroriste, mais tout cela n’a suscité la moindre réaction officielle de la part des pouvoirs publics camerounais. Tout au plus, une mission de l’ambassade du Cameroun au Nigéria a été dépêchée dans l’Etat de Djigawa pour rencontrer les autorités locales. Jusqu’à ce jour, l’on ne sait toujours pas ce qu’il est advenu des 50 commerçants camerounais.