Lebledparle.com vous propose ci-dessous analyse du Pr Owona Nguini :
La politique malsaine de la surenchère: quand les vautours et charognards se régalent par avance du corps patriarche Biya. Voilà le manège qui repart suivant le carrousel sinistre du décès allégué ou annoncé du président Biya. En effet, ses contempteurs lassés de boire jusqu’à la lie la coupe de sa perdurée gouvernante, n’ont plus d’autres ressources que d’en appeler à son trépas. Cela est la marque de leur inconsistance et de leur impuissance politiques manifestes.
En effet, les contempteurs du président Biya expriment ainsi leur incapacité à se défaire de la longue hégémonie politique de ce redoutable adversaire. Alors pour démontrer que le leader installé et son appareil politique sont à leur portée, les rivaux complexés du président Biya ne peuvent faire que spéculer sur son passage à trépas.
Que l’on s’entende, il n’est aucunement question ici de laisser croire que le leader central serait immortel ou qu’il ne saurait être malade. En raison de la pauvreté chronique de leur offre politique, ceux qui font indécemment commerce d’une disparition alléguée du président Biya pratiquent une politique de l’indécence incandescente et de l’incandescente indécente. C’est la continuation par d’autres moyens d’une politique au format médiocre qui faisait déjà surenchère au sujet du grand âge du président.
Installer une conjoncture crisogène
Il s’agit ici d’épingler une politique expressive de l’ensauvagement dans laquelle ce sont les vilains coups qui prévalent. On voit alors des rivaux politiques du président et de son régime faire montre de leur faible capacité à sortir d’une politique de la vilenie et de la perfidie. À dessein, ils travaillent à fabriquer les cadres/structures de la vilenie démagogique et sensationnaliste construisant des sources d’inquiétude et d’incertitude. Il s’agit ainsi de se servir du narratif (fondé ou infondé) de la sénescence voire du trépas du président Biya pour installer une conjoncture crisogène.
Dans cette dynamique hyper- spéculative génératrice de formes de mise en crise, on voit ces rivaux du président Biya alimenter une véritable panique en faisant accroire que les conditions pertinentes d’une vacance sont ouvertes.
Pour ce faire, ces rivaux usent de ficelles idéologiques pour construire des représentations simplistes et expéditives de la vacance à la présidence de la république. Les mêmes s’improvisent constitutionnalistes pour faire péremptoirement croire qu’il y aurait un vide constitutionnel. Pour en arriver là, ces rivaux manœuvrent même avec imprudence ou impudence, prétendant connaître la situation du président installé, bien entendu présentée comme dégradée voire fatale. Tout ceci fait cyniquement bon marché des mécanismes normatifs énoncés pour prendre en charge une éventualité de vacance à la présidence. Sans le savoir, les rivaux manipulateurs du président jouent le scénario cynique et cannibale » du meurtre du père ». Quelle misère politique !
NB : Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position éditoriale de Lebleparle.com.