Pour le MRC, Maurice Kamto sera candidat à la prochaine élection présidentielle. Mandat lui en a été donné le 26 octobre dernier, au cours du Conseil national de ce parti. Dans cette autorisation, l’organe suprême du MRC a laissé libre choix au président du parti à choisir lui-même la manière de présenter sa candidature, qui n’est pas une affaire facile.
Le quasi non-droit du MRC à investir un candidat
En effet, le MRC, qui a boycotté les élections locales de 2020, n’a pas d’élus. Or, la Loi fondamentale donne aux seuls partis qui ont des élus le soin d’investir un candidat.
Même si Maurice Kamto soutient que des élus ont rejoint les rangs du MRC, donnant la possibilité à ce parti d’opposition d’investir un candidat au nom de ce qu’il n’y a pas de « mandat impératif » au Cameroun. Seulement, cette interprétation selon SBBC, est contestée et le Conseil constitutionnel pourrait bien refuser de reconnaître ce droit au MRC.
Investiture par un autre parti
Une stratégie alternative pourrait consister en l’investiture de Maurice Kamto par un autre parti politique. Cette option, jugée plus prudente par certains observateurs, permettrait de contourner les obstacles juridiques actuels. En effet, plusieurs formations politiques membres de l’Alliance politique pour le changement (APC), coalition dont le député Jean-Michel Nintcheu assure la coordination, pourraient envisager de présenter Kamto comme leur candidat. Bien que les noms de ces partis n’aient pas filtré, il est probable que Kamto choisirait une formation politique disposée à nouer une alliance avec le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Une telle alliance permettrait à Kamto de s’appuyer sur le réseau et les structures du MRC pour mener sa campagne électorale. D’ailleurs, le MRC a déjà alloué un budget spécifique à cet effet, bien que son montant reste confidentiel.
Option solitaire
La candidature indépendante, bien que considérée comme la dernière option envisageable, se révèle être un parcours du combattant. En effet, elle exige la collecte de 300 parrainages de personnalités influentes réparties sur l’ensemble du territoire national, parmi lesquelles figurent des députés, des sénateurs, des conseillers municipaux et régionaux, ainsi que des chefs traditionnels. Étant donné la domination du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) au sein des institutions, il est fort probable que ces personnalités soient affiliées au parti au pouvoir, rendant ainsi la collecte des parrainages particulièrement difficile.
Se faire investir par le MRC, obtenir l’investiture d’un autre parti ou tenter la candidature indépendante. Trois options offertes par la Constitution camerounaise, Maurice Kamto doit choisir la bonne. Ses camarades ne lui ont d’ailleurs donné aucune limite de temps pour faire son choix.