Le notaire de Marafa en séjour en France pour son bilan médical après trois années de détention a fait cette déclaration au cours d’une interview accordée au journal Le Monde.
Le Notaire à la retraite au cours de l’interview, a tenu à dire au Président de la République que certains profitent de la justice pour régler des comptes avec des « ennemis ». « J’aimerais dire au président Paul Biya que tout Camerounais a le droit à la justice, que ce genre de procès inutile ternit l’image du pays et que trop de gens profitent de la justice pour régler leurs comptes. Je rentre chez moi sans crainte mais je prends à témoin le monde entier : si quelque chose m’arrive, on saura d’où ça vient », a-t-il déclaré.
Au cours de l’émission, l’ex-notaire est revenu sur ses relations avec son coaccusé avec Aboubakar Sidiki, condamné à vingt-cinq ans de prison pour « assassinat », « complicité d’hostilité contre la patrie » et « complicité de révolution ». « C’est un jeune que je connaissais mais avec qui je n’avais pas de relations particulières. J’étais le notaire de sa famille, mais j’étais plus proche de son père. Il est venu me rendre visite pour avoir mon soutien dans la campagne qu’il engageait en vue des municipales à Maroua », précise-t-il.
L’élite de Maroua dans l’extrême-nord du Cameroun n’a pas manqué de souligner que ses déboires judiciaires sont nés du fait qu’il était proche de Marafa Hamidou Yaya. « Depuis que mon ami d’enfance, l’ancien ministre Marafa Hamidou Yaya, a été condamné, beaucoup me voyaient comme son chef de réseau qui menait son lobbying et gérait sa fortune. Ma proximité avec Marafa Hamidou Yaya est la principale raison de mon arrestation », ajoute Ma Harissou.
Le Notaire de l’ancien Ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, aujourd’hui incarcéré dans le cadre de l’opération épervier, a peine sorti de prison a fait une déclaration similaire sur les antennes de RFI. « Ceux qui voulaient faire des règlements de comptes politiques à monsieur Marafa s’en sont pris à moi », martelait-il.
Pour rappel, le 30 octobre, l’ancien président de la Chambre des notaires du Cameroun avait été condamné à trois ans de prison, une peine correspondant au nombre d’années qu’il avait déjà passées derrière les barreaux en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé. Mais il est sorti de prison que douze jours après, le 12 novembre 2017, alors que le Code de procédure pénale exige une libération immédiate.
Lebledparle.com, vous donne l’intégralité de l’entretien d’Abdoulaye Harissou avec Laureline Savoye de LE MONDE