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Cameroun : Amnesty International demande aux autorités d’arrêter de harceler Me Alice Nkom

Dans un communiqué alarmant, Amnesty International dénonce l’instrumentalisation du système judiciaire camerounais pour museler la défenseure des droits humains Alice Nkom. Selon l’ONG, ces actes de harcèlement répétés témoignent d’un mépris flagrant des autorités pour les droits fondamentaux et les libertés individuelles. L’organisation internationale appelle instamment les autorités à cesser immédiatement ces pratiques illégales et à garantir la sécurité d’Alice Nkom.

Paul Atanga Nji et Me Alice Nkom
Paul Atanga Nji et Me Alice Nkom - DR

Amnesty International accuse ouvertement les autorités camerounaises d’utiliser le système judiciaire comme une arme pour intimider Alice Nkom. En « harcelant » cette défenseure des droits humains, le gouvernement démontre son mépris total pour les principes fondamentaux de la justice et de l’État de droit. L’ONG exige l’arrêt immédiat de ces attaques et la protection d’Alice Nkom.

Lire ci-dessous la réaction :

Cameroun. Les autorités doivent cesser de harceler la défenseure des droits humains Alice Nkom et de s’en prendre aux organisations de la société civile

Réagissant à la convocation d’Alice Nkom, avocate camerounaise et présidente du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), par le préfet du département de Wouri le 10 janvier, et par la gendarmerie nationale le 14 janvier, Marceau Sivieude, directeur régional par intérim d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, a déclaré :

« L’interdiction des activités et la suspension arbitraire pour trois mois du Redhac et de trois autres organisations de la société civile sont contraires aux obligations internationales du pays en matière de droits humains de garantir les droits de chacun à la liberté d’expression et d’association ».

« De plus, l’instrumentalisation du système judiciaire pour intimider la défenseure des droits humains Alice Nkom témoigne du mépris flagrant des autorités pour les droits humains de ceux qui défendent les droits d’autrui.

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« Les autorités camerounaises doivent mettre fin à la suspension des organisations concernées, rétablir leur statut et leur permettre de mener leurs activités sans ingérence arbitraire. Elles doivent immédiatement mettre fin à l’utilisation abusive de la justice pour cibler Alice Nkom et d’autres défenseur(e)s et militant(e)s des droits humains. »

Contexte

En mars 2020, le ministre de l’Administration territoriale avait accusé le Redhac et plusieurs autres organisations de la société civile d’être « engagés dans une démarche conspirationniste contre le Cameroun et contre les forces de défense et de sécurité ».

Le 6 décembre 2024, le même ministre a suspendu quatre organisations dont le Redhac, invoquant des « financements illicites et exorbitants en inadéquation avec le profil de l’activité », un « défaut d’autorisation », des « activités de nature à porter atteinte à l’intégrité du système financier national » et une « absence de justification de la destination des financements reçus ».

« Le 10 décembre, Alice Nkom a été convoquée une première fois par le préfet du département du Wouri après avoir brisé les scellés posés sur les portes de l’immeuble abritant les bureaux du Redhac. Elle ne s’est pas rendue à cette convocation ni à une deuxième, demandant un report au mois de janvier afin de garantir la présence de son avocat.

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Le 31 décembre, elle a été convoquée par le chef du service central des recherches judiciaires de la gendarmerie nationale pour des « besoins d’enquête ». Cela fait suite à une dénonciation faite auprès du tribunal militaire de Douala le 18 décembre par une ONG camerounaise l’accusant de réunir des fonds pour s’opposer aux autorités actuelles et soutenir les groupes armés des régions anglophones.

Dans ses observations finales sur le Cameroun publiées en décembre 2024, le comité des Nations unies contre la torture s’est dit préoccupé par des « informations faisant état d’intimidations, de menaces, de harcèlement, d’usage excessif de la force, d’arrestations et de détentions arbitraires, de poursuites judiciaires, y compris devant des tribunaux militaires, de torture et mauvais traitements, de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires dont continuent à être victimes les défenseurs des droits de l’homme, les membres de la société civile, les journalistes, les opposants politiques et les manifestants pacifiques ».


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