Jean de Dieu Momo remet en question la validité d’une candidature de Maurice Kamto à la présidentielle de 2025. En réponse, le Pr Jean Calvin Aba’a Ayono estime que ces critiques sont une manœuvre politique qui frise la crainte de l’influence de Kamto.
Lebledparle.com vous propose ci-dessous de Jean De Dieu Momo :
« Le pape du droit serait-il devenu fou par hasard ?
Sur quoi fonde-t-il sa conviction que le MRC serait habile à présenter sa candidature à l’élection présidentielle de 2025 en invoquant les dispositions constitutionnelles et légales ci-dessous?
« ARTICLE 15 : (constitution de 1996)
(2) Chaque député représente l’ensemble de la Nation.
(3) Tout mandat impératif est nul.
Article 121 du code électoral camerounais :
(1) Les candidats peuvent être :
1°) soit investis par un parti politique ;
2°) soit indépendants, à condition d’être présentés comme candidat à l’élection du Président de la République par au moins
trois cents (300) personnalités originaires de toutes les Régions, à raison de trente (30) par Région et possédant la qualité soit de
membre du Parlement ou d’une Chambre Consulaire, soit de Conseiller Régional ou de Conseiller Municipal, soit de Chef Traditionnel de premier degré.
(2) Le candidat investi par un parti politique non représenté à l’Assemblée Nationale, au Sénat, dans un Conseil régional ou dans un Conseil Municipal doit également remplir les conditions prévues à l’alinéa (1) ci-dessus applicables aux candidats indépendants.
Lesdites personnalités doivent apposer leurs signatures légalisées par les autorités administratives territorialement compétentes sur les lettres de présentation. Une même personnalité ne peut apposer qu’une seule signature et pour un seul candidat. »
J’en perd mon latin!
Qui veut il tromper? Ses militants ? Le peuple? Ou peut-être la communauté internationale ?
Oui c’est bien ça ! Il veut duper la communauté internationale pour se victimiser. Il a publié une menace qui m’a ébranlé et je suis allé lire une fois de plus ces dispositions légales et ma conviction reste et demeure qu’il est DISQUALIFIÉ de la course présidentielle s’il est présenté par le MRC, à moins de produire 300 signatures prévues à l’alinéa 2 de l’article 121 visé supra.
Cela dit il reste ÉLIGIBLE s’il se présente avec un autre parti politique ayant un élu.
Absolument pas avec celui de Jean Michel qui est élu du SDF ! La notion de MANDAT IMPÉRATIF ne confère pas au député chassé d’un parti la faculté de devenir le député d’un parti d’accueil qui ne l’a pas présenté a l’élection. Il reste député mais le parti d’accueil n’a absolument pas la paternité de cette députation car ses militants ne l’ayant pas élu. Ce sont les militants du SDF qui l’ont élu et il ne peut aller en faire profiter le parti qui ne s’est même pas présenté à l’élection !!!
A l’assemblée nationale Jean Michel Nintcheu continue d’occuper la rangée réservée au SDF et la plaque devant lui est celle verte du SDF. Nulle part le nom de son parti n’apparaît. Dans les procès-verbaux des élections législatives et municipales de 2020, le nom de son parti n’apparaît guère puisqu’il a été élu sur la liste du SDF. Quand il émarge à l’assemblée nationale pour prendre son argent, il le fait sur la liste du SDF et non de son parti. Comment va t il alors investir Kamto au prétexte de l’interdiction du mandat impératif qui protégeait le député chassé de son parti et qui risquait d’être expulsé de l’assemblée nationale ? Les gens oublient que cette disposition affirmant que le député est celui de la nation visait à protéger l’élu qui autrement aurait perdu le droit de siéger à l’assemblée nationale mais jamais cette disposition n’a prévu que l’élu devenait celui du parti de refuge ou d’accueil !
La jurisprudence Ayah Paul ne marche pas ici car son cas était régi par l’ancien code électoral abrogé et qui ne prévoyait pas les nouvelles dispositions de l’article 121. Idem pour l’élu du SDF allé au RDPC.
Et le Pape le sait pertinemment !
Donc en conclusion, il ne prépare pas l’élection présidentielle de 2025:
IL PRÉPARE L’INSURRECTION POPULAIRE POUR PRENDRE LE POUVOIR PAR LA RUE. AVEC L’AIDE EXTÉRIEURE.
C’est de ça qu’il s’agit ! »
La réponse de Jean Calvin Aba’a Oyono a été immédiate. La lire ci-dessous:
« Il ne croit pas si bien dire en affirmant “ j’en perd mon latin”. La raison tient à ce que l’auteur de ce pamphlet est l’exemple typique du juriste de fortune en cette matière du Droit politique, encore appelé Droit constitutionnel substantiel. Ses écrits relèvent de ce qu’il convient de nommer le droit du quartier, lequel se situe aux antipodes de l’authentique Droit constitutionnel que KAMTO et moi enseignons. A l’occasion d’un débat télévisé à vision 4, l’auteur de cette vaine controverse avait reçu ma réplique sur la fluidité de la candidature du leader du MRC fondée sur l’article 15 de la constitution, en ses alinéas 2 et 3. Je le réitère, aucun argument normatif ne permet d’entraver sa candidature à l’élection présidentielle à venir. Seuls les arguments politiciens de faiblesse intellectuelle, de bassesse morale et de calomnie, fondés et déclenchés par la peur de cette pertinente candidature, tendent désespérément à préparer l’opinion sur les manœuvres obstructionnistes des fous du pouvoir éternel. KAMTO inspire une peur bleue qui explique pareille hystérie. On ne s’intéresse pas à un fou. Focaliser le débat sur Maurice masque mal la radioscopie d’un naufragé qui tente désespérément de se sortir de la noyade occasionnée par son bilan désastreux, chaotique ou calamiteux alors même que le temps et les moyens mis à disposition prédisposaient à un résultat reluisant. Nemo auditur suam prioriam turpitudinem allegans( nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude et faire supporter à autrui ses propres erreurs ou fautes). En définitive, la cible n’est pas KAMTO. La diversion ne saurait continuellement prospérer. Ce pouvoir mortifère qui nous vend du vent depuis des lustres est la cible indiquée des électeurs.trices en vue du ras de marée pour le vote-sanction ».