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Aboubakar Vincent ou le complexe de l’homme providentiel

Aboubakar
Vincent Aboubakar

Aboubakar

L’attaquant du FC porto a chambré Volker Finke après son but face la RDC dimanche dernier. Fâcheuse récidive pour ce joueur dont le talent côtoie l’arrogance.

On joue la 62e d’un match bloqué et aseptisé entre le Cameroun et la Sierra Leone. Les Lions qui ont besoin de se rassurer ce 11 Octobre après deux matchs flamboyants en éliminatoires de la CAN 2015 balbutient leur football face aux Leone Stars qui leur oppose une résistance physique inattendue. Pour leur donner du change, le sélectionneur national fait appel à Léonie Kwekeu attaquant aux mensurations de gladiateur qui évolue à Rizespor en Turquie. Il décide alors de sortir Vincent Aboubakar complètement éteint dans ce match. Le joueur quitte la pelouse sans manifester ostensiblement sa désapprobation. Pourtant, à l’intérieur, il rumine une verte colère qu’il va traduire en remontrance sèches à l’endroit d’Alphonse Tchami le Team manager de l’équipe nationale : « Ne me faites plus venir si c’est pour jouer des bouts de matches », aurait-il lâché au visage de celui qui a la charge du management logistique des Lions Indomptables. Conscient de la gravité de ces propos, Tchami couve soigneusement l’affaire et conseille vivement à son jeune compatriote d’abandonner ce comportement belliqueux et condescendant qui a fait tant de torts aux Lions Indomptables. Mais les conseils de l’ancien international ne trouvent pas preneur. L’ancien attaquant de Valenciennes reviens à la charge et étripe le sélectionneur national à qui il intime l’ordre de ne plus le faire venir pour jouer 62 minutes. Par la suite, le joueur se rétracte avant de se confondre en excuses auprès du sélectionneur qui refuse d’avaler cette pilule trop amère. « Après la période Eto’o dominée par l’indiscipline, il est question de ne plus tolérer le moindre écart de comportement » affirme-t-on dans l’entourage des Lions. Comme Samuel Eto’o, Aboubakar va buter sur Volker Finke. Nullement impressionné par ses relents de fanfaronnades, le technicien allemand a laissé le joueur du FC Porto sur le banc de touche lors du match retour face à la Sierra-Leone (victoire 2-0). Et enfin qu’il comprenne bien qui tient les reines de la sélection il a remis ça dimanche dernier face à la RDC. Rentré en jeu à la 65e, Aboubakar a inscrit un but plein de sang froid sur un caviar de Léonie Kwekeu. Mais au lieu de se réjouir de cette offrande de son coéquipier, la deuxième en trois rencontres, il s’est empressé d’aller une nouvelle fois défier l’autorité du coach en lui demandant par le geste s’il avait bien vu ce qu’il venait de réaliser.

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Le syndrome Eto’o

Au fond, Finke n’est-il pas hanté par le fantôme d’Eto’o qui voulait le tenir en laisse et lui dicter ses choix ? L’allemand n’a t-il pas frapper un peu trop fort sur ce talent (auteur de 4 buts en 5 matches) qui cristallise bien d’attentes au sein du public ? Une réponse affirmative à cette question reviendrait à ignorer le parcours de Vincent Aboubakar qui n’a jamais été un enfant de cœur. « C’est quelqu’un d’assez prétentieux bourré de talent mais plein d’orgueil, on ne l’aime pas beaucoup ici » nous confiait encore il y a 4 ans un habitant de Garoua qui a vu l’attaquant faire ses premiers pas dans le Coton Sport. Ces propos sont confirmés par des dirigeants de Valenciennes qui décrivent un excellent footballeur au caractère hérétique la limite du bellicisme que le club a d’ailleurs dû laisser sur la touche à un moment. Et si Aboubakar a physiquement défié Samuel Eto’o à deux reprises aux Mondial du Brésil, c’est peut-être parce qu’il s’agissait là de deux caractères similaires, de deux corps de même nature qui ne s’attirent point.

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Eto’o a t-il transmit un peu de sa cécité nombriliste à son « jeune frère » ? Nous n’en savons rien mais il reste que l’attitude de ce jeune joueur qui en ait encore au bégaiement de sa carrière doit être condamnée et sanctionnée avec la plus grande fermeté . Ce sont ces egos qui débordent, c’est cette insurrection de la singularité qui a conduit la sélection nationale camerounaise dans les abîmes. Vincent Aboubakar qui vient d’être nommé vice capitaine des Lions Indomptables devrait s’illustrer par un comportement exemplaire sur et en dehors des stades au lieu de nous ramener la rengaine éreintante de la star qui se croit tout permis dans son pays. Au lieu de nourrir le puéril complexe de l’homme orchestre. De l’homme indispensable.

 © Hiondi Nkam IV – présentateur de Diaspo Foot


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