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Accaparement des terres dans la Vallée du Ntem : Les chefs traditionnels contrattaquent

Ntem Abimte

«La Vallée du Ntem sur le pied de guerre», pour reprendre le titre de nos confrères du quotidien Le Messager paru le 28 juillet dernier. En effet, les garants de la tradition de ce département du Sud Cameroun sont montés au créneau pour marquer leur indignation face à l’octroi jugé illégal de 66340 hectares de leurs terres à Neo industrie, une entreprise de production de cacao basée à Kekem dans l’ouest du pays.

Ntem Abimte
Chefs traditionnels, Sud Cameroun (c) Droits réservés

La colère des chefs traditionnels Ntoumou, Mväe, autochtones des terres querellées, se justifient en ce sens que, «l’arrêté N°000258/Mindcaf/Sg/D141 du 03 juillet 2012 signé par l’ancien Premier ministre, Philémon Yang sous l’ère de l’ancien MINDCAF, Jacqueline Koung à Bessiké déclarant d’utilité publique les terres, d’une superficie de 66 430 hectares 20 ares, 10 centiares relatif aux travaux de construction des réserves foncières pour l’agro-industrie et les logements sociaux dans les départements de la Mvila, Océan et de la vallée du Ntem région du Sud, est caduc depuis juillet 2014». Explique le journal de feu Pius Njawé.

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Toutefois, «l’actuel MINDCAF, Henri Eyebe Ayissi, faisant fi de cela, a signé le 16 août 2016 un décret d’accord d’exploitation des baux emphytéotiques à la société Néo industry à hauteur de 26.000 hectares». Un décret qui, selon la législation camerounaise, est en violation flagrante de l’article 7 du décret No 76/766 du 27 avril 1976 fixant les modalités de gestion du domaine national. Et qui viole également la circulaire No 000009/Y.18/Mindcaf/D300 du 29 décembre 2005 qui prévoit que seul le président de la République peut signer les concessions supérieures à 100 hectares », relève en outre Le Messager.

Joseph Dion Ngute saisi par les autorités traditionnelles

Les autorités traditionnelles ont saisi le Premier ministre, Chef du gouvernement «par un recours gracieux en annulation dudit décret pour fraude et violation de la loi».

Toujours dans le cadre de l’expression de leur malaise, les chefs traditionnels de l’arrondissement d’Ambam où les travaux ont effectivement commencé par l’implémentation des bornes, confirme par le biais de leur porte-parole François Moneze que le projet d’exploitation de terrain est inconnu non seulement des populations mais également d’eux-mêmes.

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 «Je n’ai jamais reçu une commission présidée par une autorité quelconque à l’objet d’identifier et inventorier les biens de nos populations qui seront détruite dans le cadre de ce projet», renchérit Gabriel Ze Ndongo, représentant du chef de canton Assandjik.

En attendant l’arbitrage du président de la République à qui incombe la décision de céder une telle quantité d’espace, le conflit continue d’alimenter les débats, laissant libre cours à des prises de position diverses.


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