Dans une publication sur son mur Facebook ce mercredi 24 avril 2019, David Eboutou fait des précisions sur l’affaire des petits AYEME AYEMEYEME WILLIAM et KAMTCHUENG SIMO WILFRIED, incarcérés à la prison centrale de Yaoundé depuis quelques jours pour vol de 200 000 F CFA. Le procès de cette affaire a débuté hier au tribunal d’Ekounou et l’on apprend dans cette tribune de David Eboutou que le plaignant réclame une somme de deux millions de F CFA.
« Ces enfants de 14 et 15 ans sont aujourd’hui en prison pour avoir porté atteinte à la fortune du Sieur NOMO par vol de la somme de 200 mille francs selon ce qui est dit dans leur mandat de dépôt. Le double de ce montant soit 400 mille francs a été proposé au niveau de la brigade de gendarmerie de Ngousso au plaignant qui a refusé cet arrangement », écrit David Eboutou.
Le sieur Nomo veut au minimum deux millions de F CFA de réparation pour arrêter la procédure. « Il a exigé au minimum la somme de 2 millions de Francs Cfa aux deux familles extrêmement démunies de ces gamins, pour arrêter la procédure », poursuit-il.
David Eboutou doute même de la moralité de monsieur Nomo. « Rappelons que malgré le fait que le mandat de détention provisoire porte le motif énoncé plus haut, le bourreau réclame tantôt 7 millions de francs Cfa, tantôt 5 millions. Ce qui interroge sur la moralité de ce monsieur », ajoute-t-il.
« Je plaide pour une humanisation de notre système judiciaire qui doit savoir apprécier les cas qui leur sont soumis. Ces gamins étaient et vivaient sans problème jusque-là à en croire la foule des voisins de leurs parents qui nous accompagnaient hier au tribunal d’Ekounou », souhaite David Eboutou.
Ci-dessous, l’intégralité de la communication de l’activiste sociale.
PETITES PRÉCISIONS.
Tout en remerciant du fond du cœur l’ensemble des médias qui nous accompagnent dans cette indignation, particulièrement Télévision Équinoxe qui a fait un reportage hier dans leur journal de 20h et dont l’élément a été repris dans une de mes publications, Radio Équinoxe et Radio Balafon qui m’ont donné la parole ce matin relativement à cette affaire en faisant intervenir des experts du droit,
Je voudrais repréciser que notre action ne s’inscrit nullement dans une quelconque volonté de justifier une forme de délinquance juvénile.
Ces enfants de 14 et 15 ans sont aujourd’hui en prison pour avoir porté atteinte à la fortune du Sieur NOMO par vol de la somme de 200 mille francs selon ce qui est dit dans leur mandat de dépôt. Le double de ce montant soit 400 mille francs a été proposé au niveau de la brigade de gendarmerie de Ngousso au plaignant qui a refusé cet arrangement.
Il a exigé au minimum la somme de 2 millions de Francs Cfa aux deux familles extrêmement démunies de ces gamins, pour arrêter la procédure.
Rappelons que malgré le fait que le mandat de détention provisoire porte le motif énoncé plus haut, le bourreau réclame tantôt 7 millions de francs Cfa, tantôt 5 millions. Ce qui interroge sur la moralité de ce monsieur.
Je ne voudrais pas revenir sur les faits graves d’abus, dont sont revenus ces enfants hier au cours de leur passage devant le juge d’instruction, et dont les deux avocats qui les assistaient, Me Marthe Zintchem et Me Georgie Massi Ngakele reviendront en temps opportun pour ne pas encore trahir le secret de l’instruction. Mais c’est grave !
Pour le moment donc, nous nous opposons face à une forme de correction répressive qui consiste à envoyer systématiquement en prison même des gamins dont le cas aurait pu être géré dans les blocs de quartier où même les chefferies de quartier. Il s’agit là de voir comment explorer des voies conciliatoires ou des peines alternatives.
À quoi sert de garder ces gosses en prison et de mettre ainsi leur avenir en péril quand on sait ce qui se passe dans nos prisons en terme de violence ? Et leur année scolaire alors ??
Je plaide pour une humanisation de notre système judiciaire qui doit savoir apprécier les cas qui leur sont soumis. Ces gamins étaient et vivaient sans problème jusque-là à en croire la foule des voisins de leurs parents qui nous accompagnaient hier au tribunal d’Ekounou.
Ayons du cœur et sachons guider nos actions par l’humanisme. J’espère que le juge d’instruction en charge du dossier en tant que parent saura privilégier son côté empathique pour une issue heureuse de cette affaire.
S’il ne s’agissait que de punition, je crois que ces gosses ont été suffisamment traumatisé jusque-là. Ils ont passé deux semaines de garde à vue à la brigade de gendarmerie de Ngousso pour des enfants qui n’avaient jamais vu à quoi ressemble l’intérieur d’une brigade ou d’un commissariat.
David Eboutou