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Affaire Gbagbo : Les leçons venues de la CPI (Tribune)

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Après l’acquittement de Laurent Gbagbo et de son ministre Charles Blé Goudé par la CPI, l’universitaire et homme politique Louis Marie Kakdeu tire les leçons de ce long feuilleton judiciaire.


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Laurent Gbagbo – capture photo

 La CPI tourne la page sale de son histoire en rendant justice depuis un certain temps.

1. Instrumentalisation politique. Il y a 10 ans, elle était un instrument politique au service des gendarmes du monde. On provoquait des situations humanitaires chez les Chefs d’État indociles pour ensuite les menacer de poursuite à la CPI. C’était la chanson de Nicolas Sarkozy par exemple qui brandissait la menace de la CPI à tout vent. C’était embarrassant pour la CPI. Justement, à la question de savoir qui est responsable des 3000 morts en Côte d’Ivoire, la réponse est chez ceux qui avaient intérêt à ce qu’il y ait une situation humanitaire pour acculer Gbagbo qui ne demandait que le recomptage des votes. J’avais aussi vu au stade de 28 septembre à Conakry comment on a provoqué la panique pour obtenir 150 morts suffisant pour brandir sur la tête de l’indocile Dadis Camara la menace de crime contre l’humanité. Et, on trouve toujours des femmes instrumentalisées qui disent avoir été violées. Une autre technique consiste à infiltrer les manifestations publiques du camp adverse pour semer le chao et lui faire porter le chapeau. Il y avait eu tout cela en Côte d’Ivoire sauf qu’il a été difficile de créer le lien avec Gbagbo. C’était un enjeu d’image pour la CPI que de rendre justice. Ainsi, on avait vu le Président Kényan Uhuru Kenyatta comparaître sans se faire inculper. Dadis Camara n’a jamais comparu et on a instrumentalisé son aide de camp pour le dégager. Ce dernier avait été exfiltré par l’ambassade de France au Sénégal voisin et ne s’exprimait que sur RFI. Avec l’affaire Gbagbo, la CPI finit  d’arracher son autonomie à la politique. En tout cas, je veux être naïf.

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2. Écarter l’adversaire politique. Tellement le procureur de la CPI avait fait le jeu antidémocratique consistant à écarter un adversaire politique qu’il avait oublié de mener convenablement ses enquêtes. En effet, Gbagbo avait été transféré à la CPI avec un dossier vide. C’est ensuite que l’on a monté rapidement un dossier pour justifier son transfèrement. Et on a bâclé les enquêtes. La CPI devra procéder différemment à partir de maintenant. J’ai retenu de la lecture du verdict en appel que la procureure faisait « la conjecture », ce qui est normalement très grave et humiliant à ce niveau de la procédure.

3. Le montage médiatique: Je me rappellerai toujours ces jeunes instrumentalisés qui s’allongeaient au sol et faisaient les morts pour les besoins de reportage des médias mainstream dont TFI. Presque toute la presse internationale avait la même ligne éditoriale. Cette page hideuse du journalisme pourrait aussi évoluer. On peut être agréablement surpris aujourd’hui de voir France 24 essayer de restituer les faits. La CPI a remis la pendule à l’heure.

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J’ai personnellement beaucoup d’espoir dans l’avenir. Il ne s’agira pas de faire la revanche ou de demander des compensations comme le font certains. C’est normal que certains se sacrifient pour l’éclatement de la vérité. Nous ne sommes pas réduits à la mendicité, surtout que l’Afrique est le continent de l’avenir. Il ne s’agit pas de crier victoire. Il s’agit de célébrer la justice et la démocratie.

A nous, jeunes Africains, si nous nourrissons l’ambition de voir un jour nos pays se développer, alors nous devons désormais avoir beaucoup de discernement dans la lecture des événements politiques. Cela passe par une vaste éducation politique pour être en mesure de comprendre les enjeux et les forces en présence. Nous choisissons souvent le mauvais camp et nous nous laissons instrumentalisés pour la simple nourriture, l’argent ou les papiers (kaolo). Je suis Gbagbo parce qu’il m’a dit qu’il luttait pour la dignité de l’être africain. C’est suffisant pour moi. Et toi?

LMK


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