Dans son rapport-diagnostic de la gouvernance et de la corruption au Cameroun, commandé par les autorités publiques, le Fonds monétaire international (FMI) indique que le montant payé par Glencore sous forme de pots-de-vin aux responsables de la SNH et de la Sonara pour obtenir des contrats pétroliers est bien inférieur à ce qui a été jusqu’ici rapporté. «Glencore a reconnu avoir payé des pots-de-vin d’environ 30 milliards de Fcfa aux responsables de la SNH et de la Sonara pour obtenir des contrats dans le cadre d’une affaire jugée devant les tribunaux américains », peut-on lire dans le document. Lequel ajoute que « aucune poursuite n’a été engagée au Cameroun concernant cette affaire».
Depuis l’éclatement de cette affaire en mai 2022, à l’issue des investigations menées par le Bureau américain d’enquête sur les affaires criminelles, le géant du négoce a clairement accusé des agents en poste à la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et à la Société nationale de raffinage (Sonara), qui auraient encaissé jusqu’à 7 milliards de Fcfa pour offrir à Glencore des facilités d’accès à des cargaisons de pétrole brut camerounais. Un montant 4 fois plus faible que ce que révèle l’organisme de Bretton Woods.
Le niveau d’implication de la SNH
Après avoir nié toute implication dans cette affaire, la SNH, a ; en juillet dernier, demandé et obtenu du président de la République l’ouverture d’une enquête dans le cadre des révélations de corruption mettant en cause le trader anglo-suisse de matières premières Glencore. D’après les informations d’EcoMatin, le chef de l’Etat, a donné son accord pour le dépôt de cette plainte devant le TCS qui va ouvrir la voie à un procès contre toute la chaîne décisionnelle de la SNH, à qui Glencore affirme avoir payé des pots-de-vin.
Avant cet accord du chef de l’Etat, en mai dernier, et suite à la saisine de l’avocat camerounais Me Akere Muna, la direction générale des Impôts annonçait qu’elle s’était saisie de l’affaire. « J’accuse réception de votre lettre d’objet et de référence sus-repris. Y faisant suite, j’ai l’honneur de vous faire savoir que les préoccupations qu’elle soulève font l’objet d’un traitement approprié par mes structures compétentes et l’administration se réserve le droit de vous tenir informé du résultat des démarches en cours », écrit Terence Adrien, représentant le DGI.