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Affaire Parfait Siki: la presse sportive clientèle de la Fecafoot embarrassée

Comment manger l’argent du bourreau et demander la justice pour le confrère? Les journalistes qui rêvent du Qatar sont dans l’embarras car comme le disait un célèbre penseur, « personne n’a sa place assurée pour le mondial ». Lebledparle.com vous propose de lire ce brillant décryptage de Serge Aimé Bikoi.

Parfait Siki

Depuis le 26 octobre 2022, Parfait Nicolas Siki est en garde à vue à la Direction de la police judiciaire sis à Elig Essono à Yaoundé. Près d’une semaine après, il apparaît un mutisme cathodique de la presse sportive locale. En effet, aucun journaliste des médias à capitaux publics et des médias à capitaux privés n’a pris position pour se dresser contre la mise en garde à vue abusive de l’ancien Secrétaire général par intérim de la Fédération camerounaise de football(Fecafoot). Seul Haman Mana, le président de la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun(Fedipresse), parallèlement Directeur de la publication du quotidien »Le jour », qui a, dans un communiqué rendu public hier, demandé la mise en liberté et la comparution libre du Directeur de la publication « Info+ ». Haman Mana motive, en effet, la publication de son communiqué par le fait que l’ancien patron administratif de l’instance faîtière du football camerounais « est une personnalité publique connue qui dispose de garanties suffisantes pour sa représentation ».

En dehors de la position de la Fedipresse, aucune autre corporation des journalistes n’est montée au créneau pour dénoncer cette arrestation abusive de P.N. Siki. Ni le Réseau des patrons de presse du Cameroun(Repac), ni le Syndicat national des journalistes du Cameroun(Snjc), ni l’Union des journalistes économiques du Cameroun (Ujec), ni l’Union de la presse francophone (Upf), ni le Synajic(Syndicat national des journalistes indépendants du Cameroun), ni l’Association des journalistes patriotes, ni même les nombreux  réseaux associatifs des journalistes de sports, en l’occurrence l’Association des journalistes de sport du Cameroun(Ajsc), aucune de ces entités ne s’est levée pour crier à la cantonade et décrier cette mise en garde à vue abusive de l’ancien Sg de Fecafoot par intérim à travers une mise au point où une position déterminée dûment signée. Certes, d’aucuns vont arguer que l’accusation (rétention d’un document avec l’intention de le falsifier) retenue contre P.N. Siki n’est pas un délit de presse. Ce d’autant plus que ce dernier n’était plus un journaliste en activité tant il a basculé, ces dernières années, dans le giron de la communication institutionnelle. Cette infraction est, dûment, retenue dans le cadre de ses activités en tant que ancien patron administratif de la Fecafoot. Soit!

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La curiosité dans la mésaventure à laquelle est en butte, aujourd’hui, Siki Awono est liée au fait qu’il y a, une semaine après, un silence assourdissant des journalistes de sport sur cette affaire. Personne ne veut se prononcer sur ce contentieux opposant le président de la Fecafoot à l’ex-Sg par intérim de la Fecafoot. Certains optent pour la prudence et restent silencieux alors que d’autres sont confrontés à un embarras et gardent aussi mutisme. Les deux entités jouent donc dans la même équipe et consomment, fièrement, leur chou blanc.  Tous les journalistes appartenant à ces deux segments visent, naturellement, la préservation des intérêts dont ils disposent à la faveur du soutien accordé à l’actuel hégémon de la tour de Tsinga. A moins 19 jours de l’entame de la coupe du monde au Qatar, chacun(e) craint qu’en défendant Siki Awono, il/elle sera black-listé(e) et sera hors-course pour la couverture de cette compétition mondiale la plus courue sur la planète terre. Chacun (e) a donc peur d’être hors-jeu le moment venu. Le compte à rebours pour la tenue de cette compétition internationale a, d’ores et déjà, sonné. Des patrons de presse des quotidiens de la place, qui roulent déjà carrosse, qui ne cirent pas les pompes au capitaine de l’équipe nationale de la Fecafoot, expriment, sans conteste, une solidarité mécanique au sens durkheimien du terme à l’endroit de leur ami patron de presse, Dp de l’hebdomadaire « Info+ ». Les visites rendues à Siki ces derniers jours, que ce soit à la Police judiciaire ou au parquet du Tribunal de première instance du centre administratif du Mfoundi, par Haman Mana, Georges Alain Boyomo, Jean François Shannon, Guibai Gatama, respectivement Dp des quotidiens « Le jour », « Mutations », « Le Messager » et bi-heddomadaire « L’Oeil du sahel » en constituent, du moins, un marqueur notable. Sauf si ces derniers vont, ipso facto,  contrarier cette thèse. La prise de position du président de la Fedipresse nous conforte dans cette thèse.

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Au bout du compte, il n’y a que quelques journalistes qui militent en défaveur de l’actuel staff dirigeant de la Fecafoot qui tentent, par articles interposés, de relayer cette affaire et de flinguer le maître de céans de l’entité de Tsinga. Mais combien sont-ils alors? En dehors de Zephirin Koloko, Dp de l’hebdomadaire « L’avenir », qui ne cesse de faire des tribunes au vitriol à l’encontre de Samuel Eto’o Fils, de Lindovi Ndjio, journaliste au groupe de presse « La Nouvelle expression »- Équinoxe Radio et Tv ou encore de Fils Daniel Indjeck, qui d’autres a le courage, voire la témérité de pourfendre la Fecafoot à ce sujet. Le reste des scribes en sport garde, carrément, mutisme en attendant le départ pour le Qatar, où ils vivront les instants magiques et fatidiques de la coupe du monde. Nous autres n’avons aucun intérêt à défendre tel ou tel ou encore à cirer les pompes à tel ou tel. Avec nos propres moyens pécuniaires, nous irons au Qatar couvrir cette compétition planétaire.

Libérez Parfait Nicolas Siki!

Je dis et je l’assume!

Serge Aimé Bikoi

 


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