A cette question, l’avocat Christian Bomo Ntimbane semble avoir la réponse. En effet, dans une analyse relative à cet acte du ministre de l’Enseignement supérieur, l’homme de loi estime que la méthode employée par le ministre Jacques Fame Ndongo a été inspirée de la « tradition française de la première guerre mondiale, léguée aux administrations africaines francophones » et reflète le « mépris » qu’a le régime de Yaoundé à l’endroit des populations du septentrion.
« Affectation de Messanga Nyamding à Garoua ou la preuve que le régime Rdpc se moque des populations du Grand-Nord. Il est une tradition française de la première guerre mondiale, léguée aux administrations africaines francophones, qui consistait à affecter les officiers généraux incompétents, insoumis dans une ville sous-développé, un coin reculé, perdu, appelé Limoges. D’où l’expression limoger. C’est à dire affecter disciplinairement à Limoges », indique Me Christian Bomo Ntimbane d’entrée de jeu.
Selon lui, l’affectation du professeur Messanga Nyamding à Garoua, après avoir été relevé de ses fonctions de l’IRIC et qui coïncident avec ses accusations de mal gouvernance et de pratiques peu orthodoxes des pontes du régime, « est l’exemple patent d’un limogeage. C’est dire que le grand-nord est effectivement perçu par ce régime comme un coin sous-développé, un mouroir, pour servir de lieu d’affectation disciplinaire aux « fonctionnaires et agents administratifs défaillants. Bref une sorte de débarras. Aux populations du grand-nord de percevoir l’idée que se fait ce régime de la zone septentrionale de notre pays », a-t-il soutenu.
Le professeur Messanga Nyamding a été demi de son poste de Chef de département pour le Développement de l’Intégration et de la Coopération à l’Institut des Relations internationales du Cameroun (IRIC) vendredi 20 mars 2021, dans un arrêté non motivé. 48 heures plus tard, il a été « mis à disposition de l’Annexe de la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université de Ngaoundéré à Garoua », conformément à une autre décision du ministre de l’Enseignement supérieur.